Le CP Berne fêtait il n'y a pas si longtemps, en 2019, son troisième titre national en l'espace de quatre ans. Aujourd'hui, les Bernois ne sont même plus la meilleure équipe du canton. Le «SCB» est confronté à des choix épineux après l'élimination subie en quart de finale des play-off contre Bienne.
Le but de la victoire de Bienne dans le match VI, à seulement 1''5 de la sirène finale, a assommé le CP Berne. Alors que tout le monde s'attendait à une prolongation, Colton Sceviour et Josh Teves ont conjugué leurs «efforts» pour perdre le puck dans leur propre zone, permettant ainsi à Mike Künzle de marquer le but de la qualification pour le HC Bienne.
Grâce à ses nombreux transferts, le club de la capitale voulait se rapprocher à nouveau du sommet après trois saisons difficiles. Le top 6 – et donc la qualification directe pour les play-off – constituait l'objectif minimal. Mais le «SCB» a vécu de nouvelles désillusions. Pour terminer la saison régulière à la 8e place, certes son meilleur rang depuis le dernier titre de champion.
A Berne, on ne peut pas être satisfait de ce qui a été montré depuis septembre, même si le pire scénario possible a pu être évité en passant l'écueil des pré-play-off face à Kloten. Dans la capitale, les exigences sont définitivement plus élevées, elles doivent l'être impérativement en raison des conditions. «Cela ne correspond pas à nos attentes», a confirmé le capitaine Simon Moser.
Le maintien de Söderholm est incertain
Depuis le licenciement de Kari Jalonen début 2020, le club aux 16 titres nationaux a employé cinq entraîneurs. Et on ne sait pas si Toni Söderholm sera encore à la barre la saison prochaine. Le directeur sportif Andrew Ebbett a confirmé dimanche, après la fin abrupte de la saison et dans une interview accordée à «MySports», que le club et le Finlandais avaient tous deux une option pour résilier un contrat qui court jusqu'en 2024.
Récemment, une rumeur a circulé selon laquelle l'ancien entraîneur de l'équipe d'Allemagne pourrait devenir le coach principal du RB Munich. Söderholm lui-même n'a pas voulu s'exprimer concrètement sur son avenir dimanche soir: «Je reprendrai le travail demain. Ensuite, nous commencerons à conclure la saison. C'est la priorité pour l'instant».
Une séparation prématurée ne serait pas surprenante, car Toni Söderholm n'a pas réussi à stabiliser l'équipe depuis qu'il a succédé à Johan Lundskog en novembre. En décembre, ses joueurs ont certes connu une période faste, mais le reste du temps, les résultats ont été plutôt mauvais que bons.
Cela s'est également répercuté sur l'affluence du public: 14'750 spectateurs ont assisté en moyenne aux 26 matches de la phase qualificative. C'est plus de 800 de moins que lors de la saison précédant la pandémie de Covid-19, alors que de nombreux clubs ont enregistré une augmentation du nombre de spectateurs depuis lors.
Marge de manœuvre pour les étrangers
Il ne devrait en revanche pas y avoir de grand bouleversement dans l'effectif cet été, de nombreux joueurs étant encore sous contrat pour 2023/24. La seule nouvelle recrue est pour l'instant le défenseur Samuel Kreis, qui revient dans son club d'origine. Il y a toutefois une certaine marge de manœuvre au niveau des étrangers.
Ces dernières années, le «SCB» a rarement eu la main heureuse dans ce domaine. Les contrats des Canadiens Colton Sceviour, Tyler Ennis (des attaquants), Cody Goloubef et Josh Teves (des défenseurs), arrivent à échéance. Leur compatriote Chris DiDomenico, une source constante d'inquiétude dans le vestiaire et sur la glace, retourne lui à Fribourg-Gottéron après seulement un an.
Le maintien du défenseur canadien Eric Gélinas, qui n'a disputé que 15 matches en raison de blessures, est également incertain malgré un contrat valable au-delà de cet été. Le meilleur buteur incontesté Dominik Kahun et le Suédois Oscar Lindberg sont encore liés au club respectivement jusqu'en 2027 et en 2024.
La problématique du gardien
Reste aussi à savoir si le CP Berne doit suivre la tendance après l'augmentation du nombre d'étrangers pour – comme Bienne, les Zurich Lions, Lugano, Kloten, Ambri-Piotta et plus récemment Lausanne – miser à l'avenir également sur un gardien étranger.
Les play-off ont en tout cas montré sans ménagement que Bienne disposait clairement du meilleur gardien. Le champion olympique et du monde finlandais Harri Säteri a éclipsé Philip Wüthrich, comme le prouve notamment le pourcentage d'arrêts (94,2% pour Säteri, contre 88,5 pour son vis-à-vis).
Il est vrai que Wüthrich disputait sa première série de play-off à ce niveau et qu'à 25 ans, son développement n'est pas encore terminé. L'ambitieux «SCB» peut ou veut-il prendre le risque de continuer à miser sur un gardien «maison» la saison prochaine?
Ce n'est qu'une des nombreuses questions importantes auxquelles les dirigeants devront trouver une réponse appropriée dans les jours et les semaines à venir. Afin que le «SCB» puisse enfin retrouver son lustre d'antan.