La police kényane était à la recherche jeudi du mari d'Agnes Tirop, prometteuse athlète de 25 ans dont le meurtre révélé la veille a suscité l'émotion dans le pays et dans le monde de l'athlétisme.
La double médaillée mondiale du 10'000 m (en 2017 et 2019) et 4e des derniers Jeux olympiques de Tokyo sur 5000 m a été retrouvée morte, poignardée, chez elle à Iten, ville d'altitude de l'ouest du Kenya où s'entraînent de nombreux coureurs de fond et demi-fond.
«Nous avançons dans la recherche du tueur», a déclaré jeudi à l'AFP Tom Makori, commandant de police du district de Keiyo North, où se trouve Iten.
Le principal suspect
La veille, M. Makori avait affirmé qu'Emmanuel Rotich, le mari d'Agnes Tirop, était le principal suspect. «Il a passé un appel aux parents de Tirop pour leur dire qu'il avait fait quelque chose de mal. Donc nous pensons qu'il sait ce qui s'est passé», avait-il expliqué.
«Plus tôt nous le ferons révéler les circonstances qui ont conduit au meurtre de la jeune fille, mieux ce sera pour nous tous», a estimé jeudi le policier.
Émotion et stupeur
La mort brutale de Tirop faisait la Une de nombreux médias vendredi au Kenya, frappé par l'émotion et la stupeur.
«Le meurtre d'une championne» titrait le quotidien The Daily Nation, «la vie d'une athlète cruellement brisée» affirmait The Star.
«Agnes Tirop, avait toute la vie devant elle et une carrière florissante à venir», écrit également The Daily Nation.
La perte d'"un diamant"
Etoile montante de l'athlétisme kényan, Tirop avait battu il y a un mois le record du monde du 10 km sur route dans une course exclusivement féminine en 30 min 01 sec à Herzogenaurach (Allemagne).
Elle s'était révélée en 2015 en remportant à seulement 19 ans le titre de championne du monde de cross country, devenant la plus jeune athlète à signer une telle performance depuis la Sud-Africaine Zola Budd en 1985.
La Fédération d'athlétisme a déploré mercredi dans un communiqué la perte d'"un diamant qui était l'une des athlètes à la progression la plus rapide sur la scène internationale».
Un acte criminel lâche et égoïste
Le président kényan Uhuru Kenyatta lui a également rendu hommage.
«Il est bouleversant, extrêmement malheureux et triste de perdre une athlète si prometteuse et si jeune qui, à 25 ans, avait déjà apporté la gloire à notre pays par ses exploits sur la piste», a déclaré le chef de l'Etat dans un communiqué.
«Sa mort est d'autant plus difficile à encaisser qu'Agnes, héroïne du Kenya, a été victime d'un acte criminel lâche et égoïste», a-t-il déploré.
La mort de Tirop intervient quelques jours après le décès d'un autre coureur de fond, Hosea Mwok Macharinyang, des suites de ce que les responsables de l'athlétisme kényan ont qualifié de suicide.
Macharinyang, 35 ans, avait remporté trois titres mondiaux par équipe consécutifs entre 2006 et 2008.
ATS