Phil Mickelson a réalisé un exploit historique dimanche. L'Américain est devenu à 50 ans le plus vieux lauréat d'un tournoi du Grand Chelem après sa victoire au PGA Championship sur le parcours de Kiawah Island en Caroline du Sud.
Ce sacre Majeur est le sixième de sa carrière. Lauréat de cette épreuve en 2005, du Masters d'Augusta (2004, 2006 et 2010) ainsi que du British Open (2013), Phil Mickelson a fini à -6 et su conserver deux coups d'avance sur son compatriote Brooks Koepka, qui a fini par craquer, et sur le Sud-Africain Louis Oosthuizen.
«C'est juste un sentiment incroyable», a avoué Phil Mickelson en recevant son trophée. «Je ne pense pas avoir déjà vécu une telle expérience, alors merci pour ça, c'est un peu déconcertant mais surtout génial», a-t-il ajouté.
Le moment était assez unique en effet. Il n'y avait qu'à voir la foule se presser autour de lui, en hurlant des «Lefty! Lefty!», son surnom parce qu'il est gaucher, à son arrivée sur le green du no 18, des agents de sécurité peinant à l'escorter. «Un environnement incroyable», selon ses mots.
Déjà considéré comme un vétéran sur le circuit, Phil Mickelson efface des tablettes l'Américain Julius Boros, qui s'était adjugé l'USPGA à 48 ans, en 1968. Le tout en dansant, mieux que la concurrence, avec le vent parfois violent qui n'a cessé de balayer le si versatile Ocean Course, parcours le plus long de l'histoire (7201 mètres) pour un tournoi du Grand Chelem.
Chip et hurlements
Preuve que ce grand gaillard (1m91, 91 kg) n'a jamais faibli physiquement sous sa casquette et ses lunettes de soleil réfléchissantes, malgré la chaleur, l'humidité et la distance à tenir, sous le regard des alligators maîtres des lieux dans les marécages jouxtant les greens.
En «vieux crocodile» qu'il est, justement, Mickelson a su conserver son calme quand il a commis ses trois bogeys en première partie de parcours, aussitôt effacés par trois birdies, dont un merveilleux chip parti du bunker sur le no 5 et accompagné par des hurlements de joie d'un public qu'on n'avait pas entendus si forts depuis le putt gagnant de Tiger Woods au Masters 2019.
Les fans de la petite balle blanche, sevrés d'émotions fortes loin des greens en un an et demi de pandémie, ont alors bien saisi l'instant historique dont ils étaient témoins, et ont porté «Old Phil» dans le dernier neuf, débuté par un quatrième birdie. Ce qui ne l'a pas empêché de flancher avec trois autres bogeys. Sans dommage, car dans le même temps ni Koepka ni Oostuizhen n'en ont profité, commettant chacun un double bogey.
«Source d'inspiration» pour Woods
Mickelson, qui avait récemment confié que sa plus grande difficulté, avec le temps qui défile, était de rester constant et concentré sur quatre jours complets, avouant avoir notamment recours à la méditation pour l'aider, a réussi à se surpasser sur ce plan. Certainement surmotivé par l'exploit à portée de club, à un âge où on n'ose guère y penser en se rasant le matin.
«Je pensais que c'était possible, mais tout le monde disait que ça ne l'était pas. J'espère que d'autres s'en inspireront. Il faudra peut-être travailler beaucoup mais, mon Dieu, ça en vaut la peine», a-t-il dit
Tiger Woods, revenu de quasiment tout, d'opérations délicates au dos, d'épisodes dépressifs, actuellement convalescent d'un grave accident de voiture qui lui a brisé la jambe droite, n'est d'ailleurs pas resté insensible en voyant l'exploit réalisé par celui qui est resté dans son ombre. «C'est une véritable source d'inspiration de voir Phil Mickelson le faire à nouveau à 50 ans. Félicitations !!!!!!!», a-t-il tweeté.