La police ougandaise a annoncé mercredi qu'elle interrogeait l'haltérophile qui avait disparu d'un camp d'entrainement des Jeux olympiques au Japon et dont la famille réclame la libération, estimant ses droits «bafoués».
Julius Ssekitoleko, 20 ans, avait disparu il y a une dizaine de jours de son hôtel d'Izumisano, près d'Osaka (ouest), après avoir omis de se présenter à un test de dépistage du Covid-19. Il était sur une liste d'attente pour les JO mais avait perdu tout espoir de participer pour des raisons de quotas olympiques.
Dans une note retrouvée dans sa chambre d'hôtel, il disait vouloir travailler au Japon et demandait que ses affaires soient envoyées à sa famille en Ouganda.
Le sportif a ensuite été retrouvé «sain et sauf» par la police japonaise, puis renvoyé vendredi à Kampala, en Ouganda, où les autorités ont annoncé qu'il recevrait un soutien psychologique.
Mais il a été arrêté par la police, ont affirmé les membres de sa famille, qui ont fait une demande de libération devant la justice. «C'est désolant de voir mon fils partager une cellule avec des criminels alors qu'il est innocent», a déclaré mercredi à l'AFP la mère de l'athlète, Juliet Nalwadda.
«Ses droits sont bafoués par la police qui le détient pour une durée indéterminée. J'appelle le gouvernement, les athlètes hommes et femmes, à obtenir sa libération. C'est un jeune homme innocent. Il n'a voulu faire de mal à personne. Pourquoi le traite-t-on comme un criminel ?»
Un porte-parole du département des enquêtes criminelles a déclaré à l'AFP que M. Ssekitoleko était suspecté de «fraude». «Nous avons été informés que tout d'abord Ssekitoleko ne remplissait pas les conditions requises pour être dans l'équipe (olympique). Donc comment a-t-il pu arriver là, qui a pu être derrière cela, voilà ce que la police essaye d'établir», a déclaré Charles Twine.
«S'il y a des preuves de fraude ou d'acte illégal, Ssekitoleko sera emmené devant les tribunaux et poursuivi en lien avec les délits commis. S'il n'y a pas de preuves, il sera libéré», a-t-il ajouté.
Le sort de M. Ssekitoleko a provoqué des réactions mitigées en Ouganda. Le gouvernement, qui a été contraint de présenter ses excuses au Japon, a évoqué «une conduite inacceptable et une tricherie». L'union des associations et fédérations sportives d'Ouganda a elle condamné sa détention, affirmant qu'il méritait de la «sympathie» et non du «harcèlement».