Ils ne sont pas tous champions olympiques mais ils écrivent aussi l'histoire de ces JO de Tokyo.
Histoire du jour
Rififi au Tokyo Aquatics Center, et jusqu'à Moscou! Le doublé du Russe Evgeny Rylov sur 100 et 200 m dos n'est pas passé inaperçu et fait grincer des dents. Notamment celles de l'Américain Ryan Murphy qui avait lui-même réalisé ce doublé il y a cinq ans à Rio. Interrogé sur le jeune Russe qui l'a devancé en finale du 200 m vendredi, il a lâché un sibyllin commentaire: «Il me vient environ 15 pensées, donc 13 qui me causeraient pas mal d'ennuis (...) C'est un énorme poids mental pour moi de nager toute l'année dans une course qui n'est probablement pas propre, mais c'est comme ça». Une allusion sans doute à la réputation de la Russie qui concourt à Tokyo sous drapeau neutre conformément à la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) prononcée fin 2020 dans le cadre des sanctions contre le système de dopage d'État mis en place par Moscou. Rylov, 24 ans, a dit «ne pas comprendre cette allusion»: «Si vous regardez mon apparence et ma physiologie, c'est une allusion plutôt étrange. Je suis très surpris d'entendre ça», a-t-il ajouté. A Moscou aussi, cette accusation a fait réagir: «Voilà à quel point nos victoires sont déconcertantes pour certains de nos collègues», a lancé le Comité olympique russe sur Twitter, ajoutant: «Oui, nous sommes ici, aux Jeux olympiques, nous y avons le droit. Que cela plaise ou non (...) Il faut apprendre à perdre. Nous ne vous consolerons pas. Pardonnez à ceux qui sont plus faibles». Le porte-parole du Kremlin a également réagi: «Nos sportifs doivent gagner des médailles – de préférence en or – et ne pas faire attention à tout ça. Les médaillés sont au-dessus des critiques», a déclaré Dmitry Peskov.
Visage du jour
La déception et l'incrédulité de Teddy Riner: en quête d'un troisième titre olympique consécutif dans la catégorie reine des plus de 100 kilos, le colosse français s'est fait surprendre par le Russe Tamerlan Bashaev en quarts de finale, lors de son troisième combat, au Golden Score, sur un contre qui semblait pourtant anodin. Riner, 32 ans, a toutefois digéré rapidement sa déception et a décroché la 3e place, sa quatrième médaille en quatre JO (deux or en 2012 et 2016, deux bronze en 2008 et 2020): «Il fallait se réinventer pour aller chercher cette médaille. Cela fait de moi le plus titré de mon sport», a-t-il rappelé.
Insolite du jour
A 52 ans, la Géorgienne Nino Salukvadze, 25e de l'épreuve de tir au pistolet 25 m et 31e à 10 m, est entrée dans l'histoire olympique en participant à Tokyo à ses neuvièmes JO, un record pour une femme! La tireuse qui a participé à ses premiers JO en 1988 où elle avait été sacrée championne olympique (25 m) et avait décroché aussi une médaille d'argent (10 m), n'est plus qu'à une longueur du record du cavalier canadien Ian Millard qui a participé lui à dix éditions des JO. Nino Salukvadze pourrait très bien repartir pour une olympiade et disputer ses 10e JO: «Mon fils qui fait aussi du tir m'a demandé de participer aux prochains JO qui ne seront que dans trois ans. Sinon il arrête de faire du tir. Et comme je ne veux pas qu'il arrête...». Son fils Tsotne Machavariani a participé aux JO 2016 de Rio à l'âge de 18 ans, mais n'a cette fois pas obtenu son visa olympique. Motivée par son fils, entraînée par son père âgé de 90 ans, Nino Salukvadze n'en a peut-être pas fini avec les JO.
Perf du jour
Novak Djokovic n'avait pas encore perdu le moindre set depuis son arrivée à Tokyo et restait sur cinq victoires consécutives face à Alexander Zverev, mais le no 1 mondial s'est fait surprendre par l'Allemand 1-6 6-3 6-1. Mené un set à zéro et breaké d'entrée dans la deuxième manche, Zverev s'est soudain réveillé et a pris à la gorge Djokovic qui s'est effondré. «Quand j'étais mené, je ne jouais pas si mal (...) mais contre lui, ça ne suffit pas. Alors quand j'ai perdu mon service dans la 2e manche, j'ai commencé à prendre davantage de risques et ça a payé», a analysé après coup le no 5 mondial. Zverev peut décrocher l'or olympique dimanche, à condition de battre le Russe Karen Khachanov. Il a aussi mis fin au rêve de Djokovic de réaliser le «Golden Slam», ou Grand Chelem doré, à savoir remporter la même année les quatre tournois du Grand Chelem et les JO, un exploit seulement réalisé par l'Allemande Steffi Graf en 1988.
Photo du jour
Représentant la République des Palaos, des îles situées au nord de l'Indonésie, Shawn Dingilius Wallace, 27 ans n'a pas vraiment les abdos de la superstar de la natation Caeleb Dressel, mais cela ne l'a pas empêché de participer pour la deuxième fois aux JO. Il a terminé à une encourageante 4e place de sa série du 50 m nage libre avec un chrono de 27''46. Soit le 67e temps des séries sur 73 engagés. Loin toutefois de Dressel, le plus rapide de la journée en 21''32.