Alain Geiger Une dernière danse avec son «club de coeur»?

ATS (Laurent Ducret)

18.1.2023 - 20:08

La décision n'est pas encore arrêtée. Mais elle est inéluctable. Alain Geiger entame dimanche à Winterthour sa dernière danse à la tête du Servette FC. Tout indique, en effet, que son contrat ne sera pas renouvelé en juin prochain après cinq ans de bons et loyaux services.

Alain Geiger ne sera certainement pas sur le banc du Servette FC la saison prochaine. 
Alain Geiger ne sera certainement pas sur le banc du Servette FC la saison prochaine. 
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Keystone-SDA, ATS (Laurent Ducret)

Même si leur communication est parfois difficilement lisible, les dirigeants du Servette FC ont décidé de tourner la page. Si tel n'était pas le cas, le président Didier Fischer et le directeur sportif Philippe Senderos auraient déjà proposé un nouveau contrat à leur entraîneur. Pour la simple et bonne raison de lui permettre d'aborder la seconde partie de la saison l'esprit totalement libre.

Ce choix fort peut se comprendre. Didier Fischer et Philippe Senderos estiment sans doute que le temps est venu, après ce – long – cycle de cinq ans de se renouveler. Mais il est aussi évident qu'il heurtera les supporters servettiens.

Avant d'être un entraîneur à succès, Alain Geiger fut pendant six ans, lors des années quatre-vingt qui furent magnifiques, l'un des joueurs emblématiques du «grand» Servette FC. Le Valaisan n'a jamais caché que le Servette FC est son club de coeur. Retrouver un entraîneur qui s'identifie ainsi avec les couleurs grenat ne sera pas aisé. Il serait étonnant que Lucien Favre, lui aussi un ancien grand joueur du club, se montre intéressé par le poste.

«Il y a une fenêtre pour nous»

Il reste à Alain Geiger de réussir sa sortie. Deuxième de la Super League et qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de Suisse qui le verra affronter une équipe de 1re ligue – Rotkreuz -, le Servette FC a tout pour bien faire. «C'est vrai, il y a une fenêtre pour nous», image Alain Geiger. Avec comme objectifs une place sur le podium en championnat et une victoire en Coupe de Suisse, l'entraîneur se veut ambitieux. «Nous avons le droit de l'être», lâche-t-il. D'autant plus qu'il pourra en 2023 aligner un véritable no 9 avec les retours d'Enzo Crivelli et de Chris Bédia, tous deux trop longtemps blessés à l'automne.

Si Chris Bédia n'a pas vraiment convaincu depuis son arrivée à l'été 2021, Enzo Crivelli, dont la venue a exigé un effort financier conséquent de la part du club, peut être le facteur X. A condition que son physique tienne. A 27 ans, l'ancien buteur de Bastia et de Basakshehir trouvera aux côtés de l'admirable Miroslav Stevanovic et de Derreck Kutesa un contexte idéal pour s'exprimer.

«Une véritable énigme»

Alain Geiger sait toutefois que les certitudes sont rares dans cette Super League à dix qui voit le champion sortant aborder cette seconde phase avec le statut peu glorieux de «lanterne rouge». «Dans ce championnat, on ne doit jamais se relâcher. On peut gagner partout comme on peut perdre partout, explique Alain Geiger. Et après cette longue pause, chaque équipe doit en quelque sorte se reconstruire. Le premier match ce week-end sera, ainsi, pour les dix équipes une véritable énigme.»

Les Servettiens devront la résoudre à Winterthour, qui reste sur trois succès 1-0 à domicile en championnat contre Grasshoppers, Sion et St-Gall. Un succès en terre zurichois insufflera l'élan espéré avant la venue à Genève du FC Sion de Super Mario pour un derby dont l'issue doit rappeler que le Servette FC d'Alain Geiger est bien depuis quatre ans la meilleure équipe romande. «Et cela j'en suis extrêmement fier», glisse Alain Geiger.