Patron du tournoi de Marseille, Jean-François Caujolle n'a pas mâché ses mots envers Novak Djokovic. Le Français a également pointé du doigt le silence de Roger Federer et de Rafael Nadal face au fiasco de l'Adria Tour.
Ancien tennisman professionnel et actuel directeur du tournoi ATP 250 de Marseille, Jean-François Caujolle ne s'est pas montré très tendre envers Novak Djokovic. Il est vrai que le Serbe essuie de nombreuses critiques depuis le fiasco de son Adria Tour et l'annonce du test positif au coronavirus de ce dernier.
Le Français de 67 ans a donc également livré son avis sur le sujet et n'y est pas passé par quatre chemins. "On a l'impression que Djokovic s'est pensé au-dessus de certaines lois de la nature. Il a un côté slave à la fois mystique et 'je suis insubmersible'. (...) Quand tu mets en jeu d'autres personnes et que tu as une responsabilité par rapport à ce que tu représentes, il y a des prises de position et des actes à ne pas commettre", a-t-il alors expliqué, selon les propos relayés par le quotidien "L'Equipe".
"Ce n'est pas de l'immaturité. Djokovic a un côté messianique qui fait qu'il se sent au-dessus de ça. (...) Il a un côté mystique qui peut paraître dangereux. Pour moi, il est à la limite du gourou. Il impose aux autres une forme de pression mentale. C'est quelqu'un qui peut être nocif", a-t-il ensuite lâché.
Concernant la place du "Djoker" à la présidence du conseil des joueurs de l'ATP - remise en cause depuis quelques jours -, l'ancien 71e joueur mondial (en 1979) fait confiance à la décision que prendront les acteurs du circuit. "C'est aux joueurs de le dire et il faudrait que les joueurs deviennent de grands garçons. Entre ceux qui le pensent et ceux qui sont dans le ventre mou, ils devraient un peu se réveiller et ne pas laisser faire", a-t-il pensé.
Avant d'appeler les joueurs influents du circuit ATP à réagir: "J'aimerais entendre les Tsonga, Monfils, Federer, Nadal. J'aimerais entendre ces gars-là dire maintenant: 'trop c'est trop'."
Le Marseillais souhaiterait, en effet, que certains s'inspirent de Nick Kyrgios, lequel garde rarement sa langue dans sa poche. "Le mec (ndlr: Kyrgios) est altruiste avec beaucoup d'humanité. Sous ses dehors de provocateur et de je-m'en-foutiste, c'est un mec avec du fond. Son extérieur n'est pas terrible, son intérieur est bien, contrairement à Djokovic, où son extérieur se veut lisse et l'intérieur un peu plus tourmenté et violent", a reconnu Caujolle.
"Federer ou Nadal ne l'auraient pas fait"
Ce dernier a néanmoins estimé que la parole de l'Australien - 40e au classement ATP - ne suffisait pas pour secouer le monde de la petite balle jaune. Il aurait ainsi apprécié que certaines stars - à l'image de Roger Federer ou de Rafael Nadal - sortent de leur silence et se positionnent face à Novak Djokovic.
"Aujourd'hui, ce n'est pas lui (ndlr: Kyrgios) l'icône du tennis. Si Federer ou Nadal avaient fait ça (ndlr: donner leur avis), ça aurait plus de retentissement. Mais Federer ou Nadal ne l'auraient pas fait", a-t-il pesté.
Jean-François Caujolle n'est pas le premier à reprocher au Suisse et à l'Espagnol leur manque d'implication face à la situation actuelle. Mi-juin, le joueur américain Noah Rubin avait déjà critiqué les membres du "Big 3" et affirmé que ces derniers ne souhaitaient pas "aider leur sport" à évoluer.
Décidément, l'Adria Tour et l'absence d'opinions des icônes du tennis n'ont pas cessé de créer la polémique.