Jérémy Chardy s'est offert une belle sortie mardi à Wimbledon où il a réussi à batailler dans le troisième set avant de logiquement s'incliner face au N.1 mondial Carlos Alcaraz et de mettre ainsi un terme à sa carrière, du moins en simple.
Tenu à l'écart des courts plusieurs mois par une mauvaise réaction au vaccin anticovid, gêné par un genou douloureux même après une opération, le Palois de 36 ans, retombé cette semaine au 542e mondial, ne voulait pas s'"arrêter à l'hôpital".
Alors il a fait tous les efforts nécessaires pour s'offrir un dernier grand tournoi et une dernière ovation à sa sortie du court N.1 malgré une lourde défaite 6-0, 6-2, 7-5. Ses chances contre la jeune terreur du circuit étaient bien minces, mais à tout prendre, «le destin a bien fait les choses», estime-t-il.
«Comme tu es compétiteur, tu te dis que tu as envie de gagner un match. Mais quand j'ai vu que je jouais contre Alcaraz, en fait je l'ai vu comme une récompense de pouvoir finir sur un gros court contre le N.1 mondial», explique-t-il. «C'est aussi une belle fin. J'aurais pu finir sur le court 18 contre quelqu'un que je ne connais presque pas... et perdre aussi», insiste-t-il.
Un titre
Depuis ses débuts professionnels en 2005, Chardy n'a remporté qu'un tournoi, sur la terre battue de Stuttgart en 2009, mais il a atteint le 25e rang mondial en janvier 2013 et a passé de nombreuses semaines dans le Top 50 et notamment sans discontinuer du 23 juillet 2012 au 14 août 2016.
Vainqueur de Wimbledon juniors en 2005, il a donc bouclé la boucle mardi avec entre les deux une demi-finale en Masters 1000 (Montréal 2015) et un quart de finale en Grand Chelem (Australie 2013). Il aura passé sa carrière dans l'ombre des Mousquetaires (Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Richard Gasquet, Gilles Simon), mais estime que c'était une chance car cette compétition entre Bleus l'a tiré vers le haut.
«C'est toujours un avantage quand, dans un pays, il y a plus de joueurs qui jouent bien. Quand je vois maintenant, j'aurais pu être N.1 français, alors que j'ai été 4e !», lance-t-il dans un éclat de rire. Alors la sortie est un peu rude, mais Chardy est content de tout ce temps passé sur le circuit professionnel et de cette fin «sur le court» après des mois à lutter physiquement.
Ces dernières semaines, «je me suis beaucoup entraîné, j'ai fait beaucoup de rééducation. J'ai eu des moments difficiles, peu de bons moments. Mais aujourd'hui j'étais heureux. Je finis sur un grand court, ici je suis comme chez moi parce que je vis à Londres depuis 8 ans, je m'entraîne beaucoup à Wimbledon», relève-t-il.
Double avec Humbert
La suite, Chardy va la passer également sur le circuit, mais en bord de court car il entraîne Ugo Humbert et qu'il va partager avec lui quelques doubles, au moins à Wimbledon cette année. «Je ne suis pas sûr de continuer en double. Je voulais juste jouer avec Ugo parce que je trouve que c'est important pour son jeu. Il y a des choses qui peuvent le faire progresser énormément pour le simple», indique-t-il.
Pour le reste, les matchs de cette deuxième journée ayant été interrompus par la pluie sur les courts non pourvus de toits une heure environ après leur début, aucun autre Français n'a pu terminer son match.
Au moment de l'interruption, Alexandre Müller avait pris l'ascendant sur Arthur Rinderknech (7-6, 1-0), mais aucun autre Bleu n'était encore entré sur le court.
Si bien que Quentin Halys qui avait commencé lundi contre Daniel Evans (6-2, 6-3 à terminer), Arthur Fils qui devait affronter Alejandro Davidovich, Benjamin Bonzi qui devait terminer son match contre Harold Mayot (3-6, 3-5), Ugo Humbert qui devait affronter Jason Kubler, Adrian Mannarino qui devait jouer contre Alexander Shevchenko, Grégoire Barrère qui devait se mesurer à Lloyd Harris (RSA), Alizé Cornet opposée à Nao Hibino ou encore Varvara Gracheva opposée à Camila Giorgi, devront patienter jusqu'à mercredi.