Les stars du tennis ont réagi à l'annonce de Naomi Osaka de boycotter la presse durant Roland-Garros, qui débute dimanche. Un choix que certains, comme Ashleigh Barty ou encore Rafael Nadal, peinent à comprendre.
Jeudi, Naomi Osaka (WTA 2) a indiqué qu'elle ne présentera pas devant la presse durant toute la durée de Roland-Garros, suscitant l'incompréhension chez les organisateurs du tournoi. La Japonaise de 23 ans a ainsi justifié sa décision en évoquant vouloir préserver sa santé mentale.
Mais ce silence médiatique n'a pas forcément fait l'unanimité auprès de ses pairs également, à commencer par l'actuelle numéro 1 mondiale Ashleigh Barty. "Pour moi, échanger avec la presse, ça fait partie du job. Nous savons à quoi nous attendre quand nous devenons joueurs ou joueuses de tennis", a confié l'Australienne, selon les propos relayés par "Eurosport".
Si Osaka a estimé que les journalistes n'avaient "aucune considération pour la santé mentale des athlètes" lors des conférences de presse, Barty, elle, ne le voit pas du même oeil. Au contraire, elle essaie de prendre cet exercice avec plus de légèreté.
"Ce que je dis, j'entends ou ce que vous (ndlr : les journalistes) me demandez pendant ces conférences de presse ne m'empêche pas de dormir la nuit. J’essaie de rendre l’exercice un petit peu plus léger et de m’amuser avec vous. Mais encore une fois, je ne peux pas m’avancer sur ce qu’elle traverse en ce moment, donc je suppose que vous lui demanderez la prochaine vois que vous aurez l’occasion de parler avec elle", a reconnu la gagnante de l'édition 2019 du tournoi parisien.
Même son de cloche chez leurs homologues masculins. "Les conférences de presse peuvent être désagréables, parfois. Ce n'est pas toujours agréable d'y aller, surtout quand on perd. Mais ça fait partie de notre vie sur le circuit", a alors déclaré le numéro un mondial Novak Djokovic, d'après les paroles rapportées par "L'Equipe".
Pour sa part, Rafael Nadal (ATP 3) a rappelé l'importance des médias dans la carrière d'un sportif. "Je respecte sa décision, mais sans la presse, sans les gens qui voyagent pour écrire sur nous, nous ne serions pas les athlètes que nous sommes aujourd'hui. On n'aurait pas la même reconnaissance, la même popularité. Les médias sont une partie importante de notre sport", a avoué le Majorquin, qui vise un 21e Majeur record à Paris cette année.
Daniil Medvedev (ATP 2) va lui plus loin. Pour le Russe, cet exercice face à la presse peut s'avérer être comme une séance de thérapie après une mauvaise prestation. "Parfois, j'arrive en conférence face à vous (ndlr : les journalistes) de mauvaise humeur, et je peux ressortir de cet échange en me sentant mieux", a-t-il reconnu.
WTA : "Les athlètes ont une responsabilité envers leur sport et leurs fans"
Face au choix fort de Naomi Osaka, la WTA - qui est responsable du circuit féminin -, a décidé de réagir via un communiqué. Dans ce dernier, elle a ainsi d'abord souligné qu'un soutien psychologique était déjà apporté aux joueuses.
"La santé mentale est de la plus grande importance pour la WTA. Nous avons une équipe de professionnels et un système de soutien psychologique qui s'occupe de la santé émotionnelle et mentale de nos athlètes, ainsi que de leur bien-être. La WTA est par ailleurs prête à engager le dialogue avec Naomi (et toutes les joueuses) pour discuter d'autres approches possibles", a expliqué l'instance faitière.
Avant toutefois de rappeler à la quadruple gagnante en Grand Chelem ses responsabilités en tant qu'icône du tennis. "Les athlètes professionnels ont une responsabilité envers leur sport et leurs fans de s'exprimer devant les médias qui couvrent leur compétition, ce qui leur permet de partager leur point de vue et leur histoire."
Rappelons que les joueuses et les joueurs sont tenus de se présenter devant les médias après une rencontre et s'exposent à des amendes salées en cas de refus. Ces éventuelles sanctions financières n'ont visiblement pas fait peur à Naomi Osaka, qui fut l'athlète féminine la mieux payée tous sports confondus en 2020...