Des Saoudiens montent à dos de chameau lors du festival Roi-Abdelaziz à Al-Rumhiya, à 160 km à l'est de Ryad, le 19 janvier 2018
Des chameaux participent à un concours de beauté lors du festival Roi-Abdelaziz à Al-Rumhiya, à 160 km à l'est de Ryad, le 19 janvier 2018
Des juges saoudiens évaluent la performance des chameaux lors d'un concours de beauté dans le cadre du festival Roi-Abdelaziz à Al-Rumhiya, à 160 km à l'est de Ryad, le 19 janvier 2018
Un Saoudien dirige ses chameaux lors d'un concours de beauté dans le cadre du festival Roi-Abdelaziz à Al-Rumhiya, à 160 km à l'est de Ryad, le 19 janvier 2018
Dans un concours saoudien de chameaux, la beauté sans botox
Des Saoudiens montent à dos de chameau lors du festival Roi-Abdelaziz à Al-Rumhiya, à 160 km à l'est de Ryad, le 19 janvier 2018
Des chameaux participent à un concours de beauté lors du festival Roi-Abdelaziz à Al-Rumhiya, à 160 km à l'est de Ryad, le 19 janvier 2018
Des juges saoudiens évaluent la performance des chameaux lors d'un concours de beauté dans le cadre du festival Roi-Abdelaziz à Al-Rumhiya, à 160 km à l'est de Ryad, le 19 janvier 2018
Un Saoudien dirige ses chameaux lors d'un concours de beauté dans le cadre du festival Roi-Abdelaziz à Al-Rumhiya, à 160 km à l'est de Ryad, le 19 janvier 2018
Sur un champ de course poussiéreux en Arabie saoudite, des chameaux défilent devant un groupe d'hommes qui évaluent l'ourlé de leurs lèvres ou l'arrondi de leur bosse. Mais ces juges font aussi la chasse au botox.
Quatorze animaux ont été disqualifiés de ce concours de beauté, qui se termine jeudi en présence --en principe-- du roi Salmane, après que leurs propriétaires ont été accusés d'avoir eu recours à des améliorations esthétiques artificielles.
La forme et la taille des lèvres, du cou et de la bosse d'un chameau sont les principaux critères dans un concours comme celui qui se tient depuis un mois à Al-Rumhiya, à 160 km à l'est de Ryad.
"Certains éleveurs, qui ne peuvent pas s'offrir de chameaux très chers, acquièrent des bêtes pas forcément belles et essaient de les embellir artificiellement", explique l'un des juges, Abdallah ben Nasser al-Dagheri.
"C'est ce type de tricherie que nous réprimons", assure ce Saoudien, qui gribouille des scores sur des feuilles de papier au milieu d'une piste parsemée d'excréments de chameaux.
Avec des dotations allant jusqu'à 57 millions de dollars (46 M EUR), le festival Roi-Abdelaziz, rendez-vous annuel ancré dans la tradition bédouine, suscite des convoitises chez les éleveurs, qui viennent de tout le Golfe.
Et le recours aux additifs cosmétiques s'est développé, malgré des sanctions pouvant aller jusqu'à cinq ans d'interdiction de concours pour les bêtes dont la beauté n'est pas jugée totalement naturelle.
Avant le début de la manifestation, les autorités saoudiennes ont surpris un vétérinaire effectuant des opérations de chirurgie esthétique sur des chameaux, selon des médias locaux.
Les animaux recevaient des injections de botox et certains ont même eu droit au bistouri pour mieux dessiner leurs oreilles.
"La triche est inévitable, même dans un concours de beauté", se résigne le responsable des juges, Fawzan al-Madi. "C'est comme dans les autres sports avec des animaux, par exemple les courses de chevaux, où des stéroïdes sont utilisés."
Selon M. Madi, du personnel vétérinaire et du ministère de l'agriculture ont été déployés pour détecter les produits cosmétiques artificiels, comme les huiles, les crèmes anesthésiques et les remplisseurs.
- Les chameaux, "notre fierté" -
L'Arabie saoudite, royaume ultraconservateur régi par une version particulièrement rigoriste de l'islam, a entrepris depuis peu des réformes visant à montrer un visage plus moderne du pays.
Mais elle cherche aussi à préserver ses origines bédouines et son héritage culturel.
"Le chameau est un symbole de la péninsule arabique, de l'Arabie saoudite", explique M. Madi. "Ils sont notre fierté."
Environ 30.000 bêtes prennent part à ce festival parrainé par la famille royale et qui a attiré des milliers de spectateurs, venus assister à des courses de chameaux et participer à des dégustations de lait de chamelle.
Ils ont aussi pu caresser des bêtes dans un zoo, notamment le plus grand chameau du monde, haut d'environ trois mètres.
A l'apparition sur la piste de chameaux représentant leur tribu, la bosse sertie de ceintures dorées décorées de pompons et de clochettes, des hommes agitent des drapeaux bricolés avec un bâton et leur keffieh, sifflant et criant leur soutien.
Des tempêtes de sable ont plusieurs fois interrompu le déroulement de la manifestation, forçant les personnalités présentes à se réfugier dans de luxueuses tentes équipées d'air conditionné et proposant pâtisseries, café arabe et fruits secs.
Pour le propriétaire de chameaux Howashel al-Dosary, le festival ne devrait surtout pas être éclipsé par quelques cas de tricherie.
"Si j'attrapais un tricheur, je lui dirais: +Que Dieu ne t'aide jamais!+", lance cet homme qui exhibe fièrement le plus cher de ses quelque 100 chameaux, d'une valeur de 5 millions de riyals (environ 1 M EUR).
"Notre honneur est plus important que le profit", tranche-t-il.
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