Acclamé par LFI Médine se défend de nouveau de tout antisémitisme

AFP

26.8.2023 - 21:19

Le rappeur français Médine à l'université d'été d'EELV au Havre, le 24 août 2023
Le rappeur français Médine à l'université d'été d'EELV au Havre, le 24 août 2023

Le rappeur Médine, dont un tweet jugé antisémite avait fait polémique pendant l'été, s'est à nouveau défendu samedi de toute haine lors d'un débat organisé aux journées d'été de LFI où il a été chaleureusement accueilli par les militants insoumis.

Deux jours après avoir été applaudi aux universités d'EELV – une invitation qui avait pourtant déchiré le parti -, le rappeur originaire du Havre est revenu lors d'un débat avec la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, sur cette polémique qu'il a jugé «horrible».

«Non seulement je ne suis pas antisémite mais en plus je lutte contre l'antisémitisme depuis 20 ans au plus près, sur le terrain», a-t-il répété.

«Je compte bien ne pas attendre qu'on me distribue un permis de lutte contre l'antisémitisme», a-t-il ajouté.

Un message sur X (ex-Twitter) qualifiant l'essayiste Rachel Khan – juive et petite-fille de déporté – de «resKHANpée» avait provoqué la polémique avant sa venue chez EELV.

Interrogé par le public sur l'attitude «paternaliste» qu'auraient eu des responsables du parti écologiste à son égard, le rappeur a dénoncé «des attitudes déplacées de la part de gens qui (l)'ont invité» mais assure ne pas s'être «laissé intimider».

Devant un auditoire acquis à sa cause, il est revenu sur son parcours politique, intrinsèquement lié à son rap, selon ses explications. 

«Je suis de cette école de rappeurs qui ont porté une parole politique sans même en avoir l'ambition. C'est une parole politique qui est consubstantielle à cette musique, aux personnes qui viennent de quartiers populaires, car ils font face à des injustices sociales», a-t-il déroulé.

«Je n'ai pas d'agenda communautaire, je ne veux pas de repas spéciaux dans les communes, je veux une nourriture saine pour tous les enfants», a-t-il détaillé sous les applaudissements.

«La gauche a longtemps récupéré la parole artistique, ça a créé de la défiance», a encore considéré le chanteur, appelant à un «travail mutuel de déconstruction», entre le rap et la gauche.

Celui qui a dit avoir voté l'année dernière pour Jean-Luc Mélenchon lors de l'élection présidentielle a été acclamé à plusieurs reprises, notamment lorsqu'il a parlé des «causes des damnés de la terre», de sa lutte contre l'extrême droite ou des combats des «LBGTQIA+, des féministes et des mouvements sociaux».