Élise Lucet répond à Nicolas Hulot «Ce n’est pas un tribunal, c'est une enquête journalistique»

Covermedia

26.11.2021 - 17:41

Élise Lucet se défend contre ceux qui l’accusent de jouer les procureurs et d’utiliser les médias pour faire un procès à Nicolas Hulot. Sur le plateau de C à vous, sur France 5, la journaliste d’Envoyé Spécial, dont le dernier numéro a mis en cause Nicolas Hulot, a estimé que c’est au service public «d’enquêter très sérieusement sur ces affaires».

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Nicolas Hulot estime qu'Elise Lucet dépasse son rôle de journaliste pour devenir «un procureur» qui instruit à charge. (archives)
Nicolas Hulot estime qu'Elise Lucet dépasse son rôle de journaliste pour devenir «un procureur» qui instruit à charge. (archives)
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En invitant à témoigner plusieurs femmes qui accusent Nicolas Hulot, ancien animateur et ancien ministre, de viol et de harcèlement sexuel, Elise Lucet dépasse-t-elle son rôle de journaliste pour devenir un procureur qui instruit à charge ? C’est que lui a reproché Nicolas Hulot, qui a aussi mis en cause, sur BFMTV, la présidente de France Télévision, Delphine Ernotte. Mais Elise Lucet, spécialiste des enquêtes d’investigation qui fâchent, ne se laisse pas intimider.

Contrairement à l’accusation de commettre des « sévices publics », elle a affirmé : « C’est au service public d’enquêter sur ces affaires. Le travail des journalistes, c’est d’enquêter très sérieusement sur ces affaires, ça c’est du service public, c’est vraiment du service public ! » Elle a ajouté : « La parole des femmes est centrale dans la société », mais encore faut-il qu’elle soit entendue à temps... d’où l’intérêt d’informer le public. « En matière de journalisme, il n’y a pas de prescription. Il y a une prescription au niveau judiciaire, elle est importante, elle est respectée », a-t-elle précisé alors qu'une plainte contre Nicolas Hulot pour viol avait été classée sans suite en 2008 pour cause de prescription.



Elise Lucet a enfoncé le clou sur les mérites et obligations de sa profession. « Imaginons qu’on découvre un scandale qui date de 25 ans, qui est une affaire d’État, qui concerne des politiques, est-ce qu’on s’interdirait d’en parler parce que cette affaire a 25 ans ? Il n’y a pas de prescription dans le journalisme. Il y a même parfois du journaliste historique qui remonte à deux siècles et on a raison de le faire. »

Et, dans le cadre de l’enquête sur Nicolas Hulot, tout a été fait dans les règles, affirme-t-elle. « Dire à des journalistes qui font simplement leur travail, recueil de témoignages, vérification journalistique de recoupement, (d’approche) contradictoire, qui proposent à monsieur Hulot une interview, qui proposent à ses avocats une interview, si ça, ce n’est pas du journalisme et si là on nous accuse de faire un tribunal médiatique, je ne comprends pas. Ce n’est pas un tribunal, ça s’appelle une enquête journalistique », assène-t-elle.

Nicolas Hulot a annoncé se retirer de la vie publique, juste avant la diffusion de l’émission du 25 novembre (21), et réitéré son innocence.