Célébrités et centaines d'anonymes disent adieu à Jean Rochefort
Paris (AFP)
Jean-Paul Belmondo, Guy Bedos, Edouard Baer, Nicole Garcia, Michel Piccoli ont rendu vendredi un ultime hommage, aux côtés de plusieurs centaines d'anonymes, à Jean Rochefort, un des acteurs les plus populaires du cinéma français, réputé pour son élégance et son humour.
Lors d'une cérémonie sobre et émouvante, en l'église Saint Thomas d'Aquin à Paris, le Père Guy Poisley a évoqué "le beau sourire ne manquant pas d'ironie" de Jean Rochefort ainsi que "son élégance empreinte d'une simplicité qui fit du bien", sous les yeux de ses cinq enfants et de son épouse, Françoise.
L'actrice et réalisatrice Nicole Garcia, ex-compagne de Jean Rochefort, était également présente dans l'église bondée et ouverte au public, ainsi que Patrice Leconte, qui l'avait dirigé sept fois, notamment dans "Tandem" et "Ridicule", ou encore Antoine de Caunes qui l'avait fait tourner dans "Désaccord parfait".
"Vous faites salle comble", a souligné un ami du célèbre comédien à la moustache, alors que de nombreux admirateurs se massaient dans l'église, nécessitant l'installation de chaises supplémentaires.
Pourtant, "vous n'aviez jamais voulu être l'artiste officiel", a rappelé le comédien Edouard Baer, qui a pris la parole pendant la cérémonie, selon les souhaits du défunt. Il avait noué une amitié avec cet aîné qu'il admirait et l'avait fait tourner dans sa réalisation "Akoibon" en 2005.
Le trublion a réussi à arracher quelques rires à l'assistance, confiant notamment: "Quand vous me parliez cheval, je restais un piéton", en référence à la passion de Jean Rochefort pour le monde équestre. Une passion qu'il partageait avec les acteurs Guillaume Canet et Marina Hands, tous deux présents.
A leurs côtés, figuraient de nombreux autres acteurs: Charles Berling, Jacques Perrin, José Garcia, Sandrine Kiberlain, Léa Drucker, mais aussi le réalisateur Robert Hossein, l'humoriste Nicolas Canteloup, la présidente du CNC Frédérique Bredin.
La chanteuse Mylène Farmer, les musiciens Alain Souchon et Vincent Delerm étaient aussi présents, tout comme Guy Bedos.
- Un des derniers de la bande -
Ce dernier formait avec Claude Brasseur, Victor Lanoux, décédé en mai, et Rochefort le quatuor du populaire diptyque du cinéma français "Un éléphant ça trompe énormément" (1976) et "Nous irons tous au paradis" (1977). Jean-Loup Dabadie, scénariste des deux films, a lui aussi assisté à la cérémonie.
Non loin se trouvait Jean-Paul Belmondo, un des camarades de la fameuse "bande du Conservatoire" qu'il formait au début des années 50 avec Jean-Pierre Marielle, Bruno Crémer, disparu en 2010 ou encore Claude Rich, décédé en juillet.
"On aurait voulu faire partie de cette fraternité du conservatoire", a souligné Edouard Baer, faisant revivre la nostalgie de cette époque.
Durant plus d'un demi-siècle, Jean Rochefort, décédé à l'âge de 87 ans, a promené sa longue silhouette dans le cinéma de comédie, incarnant l'élégance à la française doublée d'un flegme légendaire.
Il excellait tout autant dans les rôles dramatiques, avec son timbre de voix unique, grave et pénétrant, immédiatement identifiable.
Au long d'une carrière de quelque 150 films et téléfilms, il a été récompensé par trois César pour "Que la fête commence" (1976) de Bertrand Tavernier et "Le Crabe-Tambour" (1978) de Pierre Schoendoerffer, avant un trophée pour l'ensemble de sa carrière en 1999.
Laissant entrevoir une autre facette du comédien, sa benjamine, Clémence, a évoqué un père "qui portait des couleurs vives pour ne pas se laisser emporter par la morosité" et qui "avait l'air toujours étonné par l'amour que les gens lui portaient".
A l'issue de la cérémonie, le cercueil du comédien a été vivement applaudi par la foule, selon la tradition pour les obsèques d'artistes.
Jean Rochefort devait ensuite être inhumé dans l'intimité.
Retour à la page d'accueil