Chronique TV «Misbehaviour»: un film féministe jubilatoire

D'Elvire Küenzi

13.11.2020

«Misbehaviour» revient sur un fait réel désormais inscrit dans l'Histoire: l'intrusion de plusieurs féministes lors du concours de Miss Monde à Londres en 1970. Devant près de 100 millions de téléspectateurs, à l'époque il s'agissait de l'événement le plus regardé à la télévision, le groupe manifeste pour dénoncer la condition des femmes.
«Misbehaviour» revient sur un fait réel désormais inscrit dans l'Histoire: l'intrusion de plusieurs féministes lors du concours de Miss Monde à Londres en 1970. Devant près de 100 millions de téléspectateurs, à l'époque il s'agissait de l'événement le plus regardé à la télévision, le groupe manifeste pour dénoncer la condition des femmes.
Pathé Films AG

Keira Knightley offre une prestation de choix en jouant une militante féministe qui vient bouleverser le concours de Miss Monde en 1970. Un film à voir sur blue Vidéo pour assister au début du Mouvement de libération des femmes.

Je vous ai déjà dit que j’adorais mon job? En effet, j’aime partager avec vous mon avis sur des séries et des films, d’autant plus quand ce sont des productions qui valent le détour. Aujourd’hui, j’ai la chance de vous parler de «Misbehaviour» réalisé par Philippa Lowthrope dont on avait déjà pu observer la patte et le travail sur des épisodes de «The Crown» ou de «Call the Midwife».

Le long-métrage raconte via ses deux héroïnes, Sally Alexander (Keira Knightley) et Jo Robinson (Jessie Buckley) l’interruption du concours Miss Monde à Londres par un groupe de féministes. La première fait des études, elle est studieuse, appliquée et travaille sa rhétorique et son discours, l’autre est impétueuse et impulsive, elle tague avec fougue des affiches dans la rue et imprime des tracts comme outils contestataires.

La rencontre de ces deux extrêmes est réjouissante et va nous plonger dans un questionnement bienvenu et toujours très actuel sur la place des femmes dans la société.

Nous sommes à la fin des années 1960, le célèbre concours de Miss Monde se prépare sous la houlette d’une organisation bien rôdée. On assiste au casting et aux répétitions de la cérémonie puis au show où les candidates sont scrutées sous toutes les coutures façon «foire au bétail» par des millions de téléspectateurs. Jusqu’au moment où notre groupe, qui a intelligemment acheté des billets pour pénétrer dans le Royal Albert Hall, se lève pour manifester et interrompre la mascarade à grands coups de farine et de pistolets à eau. Le MLF est né!

Une scène m’a particulièrement interpelée par sa mise en perspective de la problématique. Sally vient de se faire arrêter suite à la manifestation et croise Jennifer, Miss Grenade, dans les toilettes. Etant une candidate noire, elle voit le concours comme une opportunité d’égalité, une porte ouverte vers un monde où les femmes noires comptent autant que les blanches, l’occasion de lancer un message aux petites filles de couleur dans le monde pour leur dire «vous avez, vous aussi, votre place». J’ai aimé que cette réalité soit montrée, que le point de vue ne soit pas noir ou blanc (sans mauvais jeu de mots) mais qu’il y ait différentes visions du même événement démontrées par une scène tout en subtilité.

Fort et amusant, «Misbehaviour» fait partie de ces films qui nous font réfléchir à ce qui a été fait en matière de féminisme... et à ce qu’il reste encore à faire aujourd’hui. C’est un long-métrage à mettre entre toutes les mains (et sous tous les yeux). Malgré sa thématique sérieuse, il n’en demeure pas moins un très bon divertissement flirtant avec le feel-good movie. Aucune platitude, un casting qui joue des contrastes, une belle amitié et des femmes en premier plan, nous avons là un moment de cinéma qui fait un bien fou!

Vous pouvez visionner «Misbehaviour» dès ce 13 novembre en avant-première sur blue Vidéo.

Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
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