Sur le Costa Smeralda, le dernier navire de la flotte de Costa Croisière, nous avons rencontré la chef Hélène Darroze. À l'aise à terre comme en mer, elle évoque avec nous ses envies d'excellence, de partage et de découverte avec une carte étonnamment locale à bord d'un bateau de croisière.
Hélène Darroze poses dans son restaurant à Paris en 2015.
La morue, vue par Hélène Darroze à bord du Costa Smeralda.
Le bateau de croisière «Costa Smeralda» amarré dans le port de Civitavecchia, en Italie.
Hélène Darroze poses dans son restaurant à Paris en 2015.
La morue, vue par Hélène Darroze à bord du Costa Smeralda.
Le bateau de croisière «Costa Smeralda» amarré dans le port de Civitavecchia, en Italie.
Alors que dehors, le temps tourne à l'orage – le lendemain de lourdes pluies noieront Marseille sous 15 cm d'eau – à bord du navire de croisière le Costa Smeralda, dernier né de la flotte de Costa Croisière, le temps est au beau fixe.
En slalomant entre les machines à sous, les salles de spectacles, on arrive à Archipelago. L'ambiance du restaurant est plus intime que celle des autres commerces de bouche du navire. Pensé comme un refuge, une île à bord du paquebot, on y déguste des plats cuisinés avec les ingrédients locaux des destinations.
Les codes du restaurant haut de gamme sont en place : mobilier cosy et service au cordeau. Au menu, pour 55 euros, on a le choix entre les cartes de trois chefs. Hélène Darroze donc, accompagnée de l'Italien Bruno Barbieri, de l'Espagnol Ángel León. Chacun a carte blanche pour proposer un menu qui met à l'honneur les escales visitées. Nous avons rencontré la cheffe française.
Hélène Darroze, vous avez choisi le circuit court pour vos plats à bord de ce bateau. N'est-ce pas un peu contradictoire pour un navire qui vogue de port en port ?
Oui, c'est vrai que ça peut sembler un peu contradictoire. Mais ce que l'on a voulu, c'est mettre en avant la culture gastronomique de chacune des escales, avec des produits locaux. Pour moi, c'est un idéal : on est dans le côté gourmand de la découverte et de l'excursion.
Meilleure femme chef au monde, trois étoiles au Michelin, et maintenant un restaurant sur l'eau. Mais c'est quoi la prochaine étape : un resto de voyage dans l'espace ?
(Rire) Je ne sais pas quelle est la limite. Lorsque les projets sont beaux, les valeurs partagées, je suis toujours partante ! Et mon équipe aussi. Car j'ai vraiment la chance d'être entourée de jeunes gens talentueux, passionnés et avec la même énergie que la mienne.
Vous surfez à la fois sur la vague populaire avec Top Chef, et sur de la top qualité dans vos restos étoilés. Qu'est-ce que ça dit de vous ce grand écart culinaire ?
Je pense que je suis quelqu'un qui reste ancrée, avec les pieds sur terre, qui est accessible, à tous les niveaux et qui a juste envie de donner du bonheur aux gens. C'est ma quête, que ce soit pour une émission télévisée, des plats à livrer pendant le confinement ou sur un bateau.
Qu'est-ce qui vous stresse le plus : décrocher une troisième étoile ou cuisiner pour le Costa Smeralda ?
Honnêtement, je ne me mets pas le stress. C'est vrai que j'ai décroché une troisième étoile, mais ça n'a jamais été une pression de plus. Et je vais cuisiner dans cet établissement comme ici, avec les mêmes valeurs, les mêmes objectifs, la même recherche de bons produits locaux et d'une cuisine sincère. Comme à chaque fois, je donne le meilleur de moi !