«Crève en enfer», «fiotte»... Les cyberharceleurs d'Eddy de Pretto seront jugés

AFP

4.10.2022

Le procès de dix-sept personnes, jugées pour harcèlement aggravé en ligne contre le chanteur Eddy de Pretto, s’est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Invité à se produire dans le cadre du festival «Qui va piano va sano», Eddy de Pretto avait interprété son morceau «À quoi bon» évoquant les difficultés à concilier son homosexualité et la religion. (archives)
Invité à se produire dans le cadre du festival «Qui va piano va sano», Eddy de Pretto avait interprété son morceau «À quoi bon» évoquant les difficultés à concilier son homosexualité et la religion. (archives)
KEYSTONE

AFP

Agés de 20 à 26 ans, les jeunes prévenus interpellés un peu partout en France, sont renvoyés devant le tribunal pour le cyberharcèlement haineux et homophobe du chanteur - présent au premier rang, à l'audience - à la suite d'un concert qu'il avait donné à l'église Saint-Eustache, à Paris.

Invité à se produire dans le cadre du festival «Qui va piano va sano», Eddy de Pretto avait interprété son morceau «À quoi bon» évoquant les difficultés à concilier son homosexualité et la religion.

«Je crois que je n’suis pas prêt pour obéir à ta Bible (...) Je sais ce qui te plaît, je crois que je n’ai pas lu les bons livres/Mais tu me diras +nan, c’est trop, tu n’es pas assez sain+/Pour venir dans tes rangs, il faut n’avoir fait presque rien», avait alors chanté Eddy de Pretto.

3000 messages haineux

À l'issue de sa performance, il avait reçu près de 3000 messages d'insultes et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, comme l'a confirmé à l'audience son avocat Me Nicolas Verly.

«Espèce de gigantesque fiotte», «on va te retrouver pour ton manque de respect, fils de pute», «crève en enfer sale chien», «je vais te violer avec un balai dans une mosquée», avaient par exemple écrit des internautes, selon des captures d'écran postées sur le compte Instagram du chanteur.

Des messages de haine qui l'ont incité à déposer plainte, déclenchant une enquête ouverte par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PLNH) du parquet de Paris.

Les prévenus - douze présents, cinq absents - seront jugés des chefs de harcèlement en ligne, avec incapacité totale de travail (ITT) de plus de huit jours, et harcèlement en ligne avec ITT de plus de huit jours commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime.

Le procès doit durer jusqu’à vendredi.