Humour décapant A Paris, Michelle Obama fait rire et inspire

AFP

17.4.2019 - 11:31

Entre leçons de vie et humour décapant, l'ancienne Première Dame des Etats-Unis Michelle Obama a ranimé mardi soir à Paris cette petite «flamme» qui l'a menée d'une banlieue modeste de Chicago aux dorures de la Maison Blanche.

Ses premiers mots ont été pour les Français endeuillés par l'incendie de la cathédrale Notre-Dame, au coeur de Paris.

«Notre-Dame sera reconstruite !» a lancé l'ex-First lady âgée de 55 ans, lors de cette soirée de présentation de son livre de mémoires «Devenir» dans la vaste salle de l'AccorHotel Arena à Paris.

«Soyez forts et ayez la foi», a ajouté cette femme chaleureuse qui a récemment ravi à Hillary Clinton le titre de femme la plus admirée aux Etats-Unis.

«Aussi loin que je puisse me rappeler, j'ai toujours eu cette détermination et cet esprit fougueux», a-t-elle raconté aux quelque 20.000 spectateurs venus l'écouter présenter son autobiographie.

Sorti le 13 novembre et traduit dans une trentaine de langues, le livre s'est déjà vendu à plus de 10 millions d'exemplaires dans le monde.

«Mes parents ont reconnu cette flamme en moi»

«Mes parents ont reconnu cette flamme en moi (...) et ils l'ont laissé grandir», a confié Michelle Obama, inlassable avocate de l'éducation des filles et de l'émancipation des femmes.

«La société tente constamment de calmer les filles, de les rendre plus dociles», a déploré cette mère de deux grandes adolescentes, qui répondait aux questions de la journaliste de CNN International Isha Isatu Sesay, une Britannique d'origine sierra-léonaise.

«Je ne sais pas si vous êtes vraiment faite pour entrer à Princeton»

Et Michelle Obama de rappeler les obstacles qui se sont dressés sur sa route de jeune femme afro-américaine.

«Je ne sais pas si vous êtes vraiment faite pour entrer à Princeton», lui a asséné une conseillère d'éducation, alors que cette brillante élève envisageait de présenter sa candidature à la prestigieuse université américaine.

«J'ai fait ce que j'avais toujours fait. Je me suis dit, je vais vous montrer si je ne peux pas entrer à Princeton. Et j'y suis entrée».

«Mais il y a des millions de jeunes, de personnes de toutes origines qui souffrent de voir leur potentiel étouffé (...) et cela les rend amers», a regretté Michelle Obama.

«Quand on est femme et noire, c'est difficile.»

Un message reçu cinq sur cinq par Louise Ekambi Essaka, une jeune femme de 23 ans d'origine camerounaise qui a pu brièvement rencontrer Michelle Obama avant la conférence, où elle a été invitée par un sponsor privé.

«Pour moi, c'est un modèle. Quand on est femme et noire, c'est difficile. Je postule régulièrement à des emplois en dessous de mes compétences, mais je ne suis pas prise à cause de ma couleur de peau», s'indigne cette jeune fille de la région parisienne, qui a repris des études de communication après plusieurs stages dans la mode.

Dans son best-seller, Michelle Obama n'élude pas les difficultés: ses fausses couches et ses crises conjugales, son désintérêt de la politique ou l'impossibilité de pardonner à Donald Trump la polémique sur la citoyenneté américaine de son mari Barack Obama.

Faisant rire le public, elle a rappelé à quel point elle avait fait attendre son soupirant. «Mais il s'est montré extrêmement persévérant», a-t-elle souri.

Rappelé aussi avec humour à quel point elle ne souhaitait pas que son mari s'engage en politique.

«J'espérais qu'il perde (...) Mais il a gagné !»

«Quand il s'est présenté à la Maison Blanche, honnêtement, je pensais qu'il ne gagnerait jamais (...) J'avais prévu d'être la femme aimante qui le réconforterait à la fin de la campagne en disant: tu as vraiment essayé, mon chéri».

«J'espérais qu'il perde (...) Mais il a gagné !«, s'est-elle exclamée. «Et deux fois en plus».

Et si elle a laissé échapper quelques piques contre l'actuel locataire de la Maison Blanche – sans toutefois mentionner le nom de Donald Trump -, Michelle Obama a réaffirmé qu'elle n'avait pas la moindre intention de se porter candidate au poste.

«Il faut faire de la place à la nouvelle génération», a-t-elle plaidé, en appelant les jeunes à voter.

«Si vous ne votez pas, d'autres le feront et vous vivrez dans le pays qu'ils ont choisi», a-t-elle lancé.

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