Actu people ASAP Rocky maintenu en détention en Suède jusqu'au 25 juillet

AFP

19.7.2019 - 20:15

Ses déboires ont mis en émoi la communauté du hip-hop et sont maintenant au centre de tractations diplomatiques: le rappeur américain ASAP Rocky, soupçonné d'agression après une rixe en Suède, restera en détention jusqu'au 25 juillet, le temps pour l'accusation de boucler l'enquête et de demander son éventuel renvoi pour violences.

Sa situation est revenue aux oreilles de Donald Trump à qui, selon la presse américaine, Kim Kardashian avait demandé d'intervenir.

«Nous allons passer des coups de fil, nous allons leur parler. Nous avons déjà commencé. Beaucoup de membres de la communauté noire américaine m'ont appelé, beaucoup d'amis à moi, en me disant que je pouvais aider», a déclaré vendredi le président américain depuis la Maison Banche.

«Je ne connais pas personnellement ASAP Rocky (...). Mais celle qui connaissait ASAP Rocky c'est notre Première dame. Pas vrai?«, a également dit le président à l'adresse de son épouse Melania Trump.

«Nous travaillons avec le département d'Etat et nous espérons le faire revenir à la maison rapidement», a confirmé cette dernière.

Le département d'Etat américain avait de son côté expliqué à l'AFP jeudi «suivre l'affaire de près», sans donner plus de détails.

- «Risque de fuite» -

ASAP Rocky, 30 ans, de son vrai nom Rakim Mayers, a été placé en garde à vue le 3 juillet à Stockholm à l'issue d'un concert, en compagnie de trois autres personnes, après une bagarre, le 30 juin, dans les rues de la capitale suédoise.

Le 5 juillet, un tribunal a ordonné son incarcération au motif qu'il existait «un risque de fuite» à l'étranger.

Le parquet avait jusqu'au 19 juillet pour mener ses investigations et demander son renvoi devant un tribunal, pour un procès susceptible de se tenir en août.

Le procureur a cependant demandé vendredi un délai d'instruction et la prolongation de sa détention provisoire jusqu'au 25 juillet. Comme attendu, le juge chargé du dossier a suivi les réquisitions et décidé qu'ASAP Rocky resterait dans sa cellule de la maison d'arrêt de Stockholm.

En tenue verte des détenus, l'artiste a comparu dans une petite salle d'audience devant de nombreux journalistes, avant que le juge ne prononce le huis clos.

Son avocat, Slobodan Jovicic, s'est dit «déçu» par la décision, fustigeant une incarcération «disproportionnée» eu égard aux faits.

L'audience se poursuivait vendredi après-midi sur le maintien en détention de deux membres de l'entourage de l'artiste également mis en cause.

Depuis son arrestation, amis et fans de l'artiste new-yorkais réclament sa libération et dénoncent un «acharnement» de la justice suédoise.

Selon l'agence de presse suédoise TT, le secrétaire adjoint du département d'Etat aux Affaires consulaires, Carl Risch, a rencontré ASAP Rocky vendredi matin avant sa comparution. Il devait également s'entretenir avec des représentants de la diplomatie suédoise.

- Justice indépendante -

La défense d'ASAP Rocky soutient qu'il n'a fait que réagir en situation de légitime défense aux provocations d'un petit groupe de personnes qui le harcelaient et le suivaient, lui et son entourage.

Sur une vidéo amateur d'abord diffusée par TMZ, l'artiste met au sol un jeune homme puis lui porte plusieurs coups.

Dans d'autres vidéos, ASAP Rocky demande à plusieurs reprises à deux jeunes hommes de cesser de le suivre. Un des deux hommes a également frappé un membre de l'entourage du rappeur et une enquête parallèle a été ouverte à son encontre.

Originaire de New York, ASAP Rocky s'est fait connaître en 2011 avec la sortie d'une compilation intitulée «Live. Love. ASAP» saluée par la critique. En 2013, il enchaîne avec son premier album «Long. Live. ASAP».

Plus de 600.000 personnes ont signé une pétition sur internet #JusticeForRocky appelant à sa libération.

Plusieurs élus du Congrès américain ont exhorté la Suède à libérer le musicien et un ancien ambassadeur américain à Stockholm, Mark Brzezinski, a fait savoir qu'il avait contacté le ministère suédois des Affaires étrangères et la maison royale, en dénonçant une «injustice à caractère racial».

Le gouvernement lui a opposé que la justice était totalement indépendante de l'exécutif dans le pays scandinave.

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