L'incroyable photo Bernard Tapie face à la mort

CoverMedia

21.6.2018 - 16:07

Source: Covermedia

Celui qui aura tout traversé sans jamais capituler continue son combat contre le cancer. Il s'est confié dans Vanity Fair dont il fait la couverture.

Il y a quelques mois, en apprenant que Bernard Tapie souffrait d’un cancer, beaucoup ont cru qu’il ne lui restait pas longtemps à vivre tant il paraissait affaibli. Puis vint l’opération, puis l’attente dans la discrétion. Aujourd’hui, le voilà comme ressuscité, affichant une mine apaisée sur la couverture de Vanity Fair. Sa chevelure blanche a repoussé, et il pose dans la cour de son hôtel particulier du quartier latin.

Encore une fois, Bernard Tapis a été abattu, encore une fois il a lutté et encore une fois il s’est relevé. Mais cette bataille a, pour sûr, quelque chose de particulier : elle aurait pu être la dernière. Mais comme le dit Franz-Olivier Giesbert qui connait bien l’homme d’affaires pour être sous ses ordres à la Provence, « ce n'est pas un cancer qui lui dictera ce qu'il doit faire. Ce qui le fait tenir, avancer, guerroyer c’est son insatiable amour de la vie. »

Une vision matérialiste voire hédoniste de l’existence qu’on prête volontiers à Bernard Tapie, peu connu pour ses élans métaphysiques. Et pourtant. « Quand on pense, dit Tapie, que nous sommes les survivants de millions de spermatozoïdes. On a eu une chance inouïe de connaître la vie, et on devrait avoir peur qu'elle s'arrête. »

À ce titre, le septuagénaire admet qu’il entretient une certaine relation avec Dieu, si ce n’est au moins avec l’au-delà. « Je ne lui demande jamais rien mais il est tout le temps avec moi et je lui parle beaucoup, a-t-il déclaré. Je lui raconte ce que j’ai vécu, je dénonce les injustices. » D’ailleurs, toute sa vie il a porté sur lui un crucifix, le plus souvent dans la poche de son pantalon. Et puis il a toujours parlé à ses parents disparus, eux qui sont enterrés à Combs-la-Ville, en Seine-et-Marne, où il peut leur soumettre ses doutes et ses craintes.

Mais la mort, s’il veut bien l’accepter, Bernard Tapie préfère la laisser aux autres. « Non, poursuit-il, c'est trop con. Faisons tous en sorte que notre vie soit la plus belle et la plus longue possible, mais de grâce ne nous prenons pas la tête avec la mort qui était prévue le jour de notre naissance. Merde ! »

Une sagesse de tigre que l’homme d’affaire a su aiguiser au fil des années, nourri par l’expérience, mais aussi, on le sait moins, par ses lectures. Il doit notamment beaucoup à la lecture d’un disciple de Freud, Georg Groddeck, et son ouvrage La Maladie, l’Art et le Symbole (Gallimard, 1969.) « Grâce à lui, assure-t-il, j’ai pu répondre aux questions que je me posais sur moi-même. C’est pourquoi j’ai acquis cette sérénité-là et que je me bats les couilles de l’avis des gens. »

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