Actu people François Ozon défend Grâce à Dieu, son nouveau film

CoverMedia

19.2.2019 - 11:24

Source: Covermedia

François Ozon est convaincu que son film va pouvoir sortir ce mercredi (20 fév. 19), comme prévu. Alors que la justice doit se prononcer ce mardi pour la deuxième fois en 24 heures sur un éventuel report la sortie, le réalisateur a déclaré sur Europe 1 qu'il ne voyait pas ce qu'on peut reprocher à son œuvre.

François Ozon a « confiance en la justice ». Le film du réalisateur, Grâce à Dieu, évoque l'épineux sujet de la pédophilie au sein de l'Eglise Catholique, et doit sortir demain (20 fév. 19). Cependant, le long-métrage est attaqué de toutes parts, en particulier par l'avocat du père Bernard Preynat, prêtre Lyonnais accusé d'abus sexuels sur de jeunes scouts de sa paroisse dans les années 80 et 90 dont l'histoire est racontée dans Grâce à Dieu. Pour François Ozon, son film « montre les choses de manière humaine ».

Reste que le réalisateur parle directement de l'affaire dans son film, et qu'il utilise les vrais noms des personnages, en particulier celui du prêtre, ce qui lui vaut un certain nombre de critiques de la part de Me Emmanuel Mercinier, qui reproche notamment au réalisateur de ne pas respecter la présomption d'innocence de son client, qui n'a pas encore été jugé. « Il n'a pas attaqué les journalistes qui ont écrit des choses sur Bernard Preynat, il se réveille aujourd'hui parce que c'est le cinéma. La fiction fait peur. Le film parle des faits qu'il a reconnus, mais ça avait déjà été dit et publié avant. Je pense que cet avocat prépare la défense de son client pour le procès », a estimé le réalisateur au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1.

Lundi (18 fév. 19), la justice s'est prononcée contre un report de la sortie du long-métrage (prévue pour mercredi), réclamée par l'avocat du prêtre Lyonnais. Mais une autre audience doit avoir lieu ce mardi, cette fois-ci réclamée par l'ex-assistante du Cardinal Barbarin (le supérieur du Père Preynat dans la hiérarchie de l'Eglise), elle aussi nommée dans le film. « Le film n'est pas à charge contre cette dame, on la montre dans un cadre professionnel, dans un cadre public », s'est défendu encore une fois François Ozon.

Malgré la polémique, Grâce à Dieu semble déjà avoir convaincu ceux qui ont pu le voir. Le film vient en effet d'être primé samedi dernier (16 fév. 19) au Festival du Film de Berlin, où il a reçu le Prix du Jury. « Mon film est sur les victimes, pas sur le père Preynat. Mon but était de faire un film sur la fragilité masculine, sur l'intimité de ces hommes qui ont osé parler, et qui montre les choses de manière humaine. J’ai eu envie de raconter le combat des victimes et de la difficulté de parler. C'est ça, le vrai sujet du film », a conclu le réalisateur.

Retour à la page d'accueil