Iossif Kobzon, le "Frank Sinatra russe", est mort jeudi à Moscou. Le 1er octobre 2013 à Moscou.
Le président russe Vladimir Poutine remet à Iossif Kobzon la médaille de Héros du travail. Le 30 avril 2016.
Le chanteur russe Iossif Kobzon lors d'une commémoration de la prise d'otages au théâtre de la Doubrovka, à Moscou, le 26 octobre 2017.
Iossif Kobzon, idole de la chanson soviétique et député haut en couleur
Iossif Kobzon, le "Frank Sinatra russe", est mort jeudi à Moscou. Le 1er octobre 2013 à Moscou.
Le président russe Vladimir Poutine remet à Iossif Kobzon la médaille de Héros du travail. Le 30 avril 2016.
Le chanteur russe Iossif Kobzon lors d'une commémoration de la prise d'otages au théâtre de la Doubrovka, à Moscou, le 26 octobre 2017.
Idole de la chanson soviétique, Iossif Kobzon, considéré comme le "Frank Sinatra russe" et décédé jeudi à l'âge de 80 ans, à Moscou, était aussi un député haut en couleur, placé sur liste noire par l'UE et les Etats-Unis.
Iossif Kobzon avait enregistré plus de 1.500 titres. Il détenait aussi le record mondial de 12 concerts en une seule journée et était resté une fois sur scène plus de 13 heures d'affilée.
Le baryton, aux cheveux restés d'un noir ébène malgré l'âge, était aussi connu des Russes pour animer le traditionnel spectacle de fin d'année à la télévision russe.
Né en 1937 dans une famille juive à Donetsk, en Ukraine, Iossif Kobzon a commencé sa carrière à 10 ans en remportant un concours de chant sous les yeux attentifs de Staline.
Mais ce n'est qu'à la fin de son service militaire qu'il songe à devenir chanteur: très vite, il remporte ses premiers succès et est comparé par la critique et le public au chanteur américain Frank Sinatra.
Devenu "artiste du peuple soviétique", le chanteur sillonne les républiques soviétiques, où il jouit d'une popularité sans égale que la chute de l'URSS, en 1991, émousse à peine.
"Casinos et bordels"
En 1997, le crooner se lance en politique. Avec 92,5% de voix, il obtient à la Douma (chambre basse du Parlement) un siège de député indépendant. Il rejoint ensuite le parti du Kremlin Russie Unie, qu'il conservera jusqu'à sa mort.
Parmi ses faits d'armes, Iossif Kobzon affirme, sur son site personnel, avoir joué un rôle de négociateur lors de la prise en otage de plus de 800 personnes au théâtre de la Doubrovka, à Moscou, par un commando tchétchène en 2002. Le député réussira à libérer 5 personnes tandis que 130 mourront asphyxiées par le gaz utilisé par les forces russes.
Au fil de sa carrière de député, la vedette devient un soutien inconditionnel du président Vladimir Poutine, qu'il propose en 2013 pour le Prix Nobel de la paix dans une lettre envoyée au comité Nobel.
Mais la voix d'Iossif Kobzon ne porte pas aussi loin. Malgré sa célébrité locale, le chanteur est interdit d'entrée dans plusieurs pays occidentaux, notamment depuis 1995 aux Etats-Unis.
Iossif Kobzon est soupçonné, selon ses propres termes, de trafic de drogue et d'armes, de posséder "des casinos et des bordels", et "de contrôler la moitié de Moscou".
Fêté par Moscou, honni par Kiev
Le "Sinatra russe" était également sous le coup de sanctions européennes (interdiction d'entrée dans l'UE et gel des avoirs) pour le soutien qu'il affichait résolument aux séparatistes prorusses qui combattent depuis 2014 les forces de Kiev dans l'est de l'Ukraine.
Nommé "consul honoraire" de la "République populaire de Donetsk" autoproclamée, où une statue à son effigie a été érigée, Iossif Kobzon s'est illustré en chantant fin 2014 un duo avec son dirigeant, Alexandre Zakhartchenko.
Les autorités ukrainiennes ont vu rouge: la légende soviétique est désormais interdite des ondes et d'écran dans son pays natal, avec d'autres artistes russes, qualifiés de "propagandistes" par Kiev.
Depuis plusieurs années, Iossif Kobzon était malade d'un cancer de la prostate. Lui qui recommandait à la Russie de rompre tous liens avec l'Europe et l'Occident, a dû se résoudre à se faire soigner en Italie, bénéficiant d'un visa exceptionnel pour raisons médicales.
S'il a disparu du firmament de la chanson russe, Iossif Kobzon continue néanmoins de briller dans le ciel: depuis 1979, son nom a été donné à une étoile, par un scientifique de Crimée, péninsule déchirée comme lui entre l'Ukraine et la Russie.
Vladimir Poutine, l'homme fort de la Russie
Vladimir Poutine, l'homme fort de Russie
Le 10 septembre 2016, le président russe Vladimir Poutine pose pour un selfie sur la place Rouge durant les festivités organisées à l'occasion du Jour de la ville de Moscou.
Vladimir Poutine au bord de la glace.
Le président russe lors d'une conférence de presse sur la situation qui règne actuellement en Ukraine.
Vladimir Poutine en mission sportive: en 2014, il est parvenu à organiser pour la première fois les Jeux olympiques en Russie. Bien que le président ait été vivement critiqué avant le début de l'événement, cette grande fête internationale des sports d'hiver s'est déroulée sans accroc.
Manager du kremlin: le 1er septembre 2012, Vladimir Poutine passe un coup de fil à la sportive Tatyana Savostyanova, qui a décroché une médaille d'argent aux Jeux paralympiques de Londres, pour la féliciter.
Poutine démontre qui dirige la Russie: ici, il prend la place de co-pilote en août 2010.
Un homme mystérieux et auréolé: Vladimir Poutine dans un bureau électoral en mars 2000, peu avant sa première élection à la présidence russe avec 52,9 pour cent des voix. Il n'en reste que Vladimir Poutine est loin d'être un saint, contrairement à ce que suggère cette photo. Il est considéré comme le «maître de la démocratie dirigée»; il a d'ailleurs restreint la liberté de manifestation et sait se mettre en scène de façon efficace.
Aperçu du président à la chasse, torse nu et armé d'un gros fusil.
Le commandant en chef: en sa qualité de président, Vladimir Poutine est également chef des forces armées et cette fonction lui tient beaucoup à cœur. Les soldats russes blessés au combat jouissent de toute son attention, ...
... et il examine même avec attention leurs examens radiologiques.
Putin à bord d'un avion bombardier.
L'as de la métamorphose: quelle que soit l'occasion, Vladimir Poutine tient toujours à porter l'uniforme adéquat. Que ce soit pour l'expertise d'un centre de ski à Krasnaïa Poliana...
L'homme fort: les photos de Vladimir Poutine doivent également véhiculer un message clair. Ici, on voit un homme d'État dynamique et proche du peuple, qui assure la continuité de la Grande Russie ...
... et sert les intérêts du pays. Aujourd'hui, la Russie ne fait pas qu'apporter son soutien au dirigeant syrien Bachar el-Assad. Par le passé, le pays avait également tenté de se présenter comme une grande puissance indépendante. En octobre 2007, Vladimir Poutine a lourdement critiqué les États-Unis dans les médias à propos de la guerre en Irak.
C'est précisément parce que l'économie ne va pas forcément bien et que la richesse de la Russie est essentiellement fondée sur des matières premières épuisables que la mise en scène de la puissance militaire joue un rôle important. Lors de ce meeting aérien (2007), Vladimir Poutine examine d’un œil critique ce que l'armée de l'air exécute dans le ciel de Moscou.
Le tsar: la mise en scène de Vladimir Poutine ne peut cependant pas masquer le fait que la démocratie va mal en Russie. Ses tractations avec Dmitri Medvedev ont suscité bien des critiques, et pas qu'à l'étranger. Même les Russes sont descendus dans la rue pour protester.
Beaucoup ont douté de la sincérité des larmes de Poutine après sa nouvelle victoire aux élections de mars 2012.
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