La réalisatrice Ursula Macfarlane s'exprime à la première de son documentaire «Untouchable» sur le producteur Harvey Weinstein, au festival de Sundance le 25 janvier 2019
Le producteur américain Harvey Weinstein à la sortie d'une audience à la Cour suprême de l'Etat de New York le 11 juillet 2019
«L'Intouchable, Harvey Weinstein»: un documentaire qui donne la parole aux victimes
La réalisatrice Ursula Macfarlane s'exprime à la première de son documentaire «Untouchable» sur le producteur Harvey Weinstein, au festival de Sundance le 25 janvier 2019
Le producteur américain Harvey Weinstein à la sortie d'une audience à la Cour suprême de l'Etat de New York le 11 juillet 2019
Avec le documentaire «L'Intouchable, Harvey Weinstein», en salles mercredi, la réalisatrice Ursula Macfarlane revient sur l'ascension et la chute brutale du magnat d'Hollywood, qui attend aujourd'hui son procès, en donnant la parole à ses victimes.
Ce film («Untouchable» en anglais), qui avait été présenté au dernier Festival de Sundance, retrace, le plus scrupuleusement possible, le parcours de celui qui fut l'un des hommes les plus puissants d'Hollywood, et qui attend aujourd'hui son procès pour viol et agression sexuelle, dont l'ouverture est prévue le 9 septembre.
Ce sont les victimes qui constituent la colonne vertébrale du documentaire. Près de 400 personnes ont été contactées pour le film, dont 128 ont accepté de parler, certaines officieusement, et 29 ont finalement été interviewées.
Parmi elles, figurent des victimes inconnues ou célèbres, qui racontent les abus, les menaces et l'appétit sexuel insatiable de Weinstein, agissant en toute liberté et en toute impunité. Plusieurs actrices témoignent notamment, dont la Canadienne Erika Rosenbaum, l'Américaine Paz de la Huerta ou sa compatriote Rosanna Arquette, l'une des premières à avoir publiquement accusé le producteur dans un article du New Yorker signé Ronan Farrow.
«On voyait de plus en plus d'agressions, et d'abus de pouvoir de la part d'un homme très puissant, qui pouvait détruire une vie d'un claquement de doigts. Il était vraiment temps», avait-elle déclaré à l'AFP avant l'avant-première du film à Sundance.
Basée au Royaume-Uni, réalisatrice de documentaires remarqués («One Deadly Weekend in America», «Charlie Hebdo: Three Days that Shook Paris»), Ursula Macfarlane a été contactée par les producteurs du film, coproduit par la BBC, juste après les révélations du New York Times et du New Yorker, en octobre 2017. Elle a dit oui sans hésiter, confiait-elle à l'AFP à Sundance.
«Trump s'était installé à la Maison Blanche, et il y a eu ce grand moment, la Marche des Femmes», se souvenait-elle. «Je pense que les gens sentaient la colère monter en voyant ce type (Harvey Weinstein) et plein d'autres comme lui, s'en sortir toujours, sans jamais être inquiétés».
Ursula Macfarlane ne connaissait pas personnellement Harvey Weinstein mais cela ne l'a pas empêchée de cerner le personnage. «Pour être honnête, quand j'ai lu ces témoignages, cela ne m'a pas surprise car évidemment, je connais le comportement de beaucoup d'autres hommes dans ces sphères».
Ce qui l'a choquée, en revanche, c'est de découvrir «les multiples niveaux de complicité dans l'industrie du cinéma» protégeant Weinstein.
Le scandale Weinstein a entraîné, par ricochet, une remise en question sans précédent au sein de l'industrie hollywoodienne et ailleurs. Il a aussi libéré la parole de milliers de femmes, notamment à travers le mouvement MeToo.
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