Enquête interne ouverte La Ligue du LOL: deux journalistes de Libération mis à pied

CoverMedia

11.2.2019 - 16:08

Source: Covermedia

Vincent Glad, fondateur de La Ligue du LOL, et Alexandre Hervaud ont été mis à pied suite aux accusations de harcèlement dévoilées tout au long du week-end. Laurent Joffrin, directeur de la publication et de la rédaction de Libération – quotidien qui les emploie – s’est expliqué au Monde.

Vincent Glad et Alexandre Hervaud ont été mis à pied ce matin «à titre conservatoire», par la rédaction qui les emploie, le quotidien Libération. Laurent Joffrin, directeur de la publication et de la rédaction du journal, a expliqué au Monde avoir lancé «une enquête interne pour savoir ce qu’il s’est passé».

Vincent Glad, collaborateur pigiste, a fondé la page La Ligue du LOL sur Facebook en 2008 et qui a été très active entre 2009 et 2012. Alexandre Hervaud en a été membre et est aujourd’hui numéro 3 du Web de Libération. Tous les deux, ainsi que le groupe Facebook auquel une trentaine de journalistes influents participaient, ont été accusés par plusieurs personnes tout au long du week-end d’avoir participé à des campagnes de harcèlement et de dénigrement à l’encontre essentiellement de femmes, de féministes et de femmes racisées.

«Nous n’avons rien à cacher»

Les témoignages ont afflué suite à un article de Checknews appartenant à Libération et intitulé «La Ligue du Lol a-t-elle vraiment existé?». «Nous n’avons rien à cacher. C’est nous qui sortons l’information. Nous réagissons tout de suite», a précisé Laurent Jauffrin.

Les deux journalistes se sont excusés au cours du week-end. Alexandre Hervaud a présenté « mes excuses aussi sincères que tardives aux personnes qui, à un moment ou à un autre, ont été blessées par mes mots en quasi onze ans d’activité sur Twitter ». De son côté, Vincent Glad ajoute avoir « créé un monstre qui m’a totalement échappé ».

«Je dois des excuses aux personnes que j’ai blessées»

D’autres journalistes, aujourd’hui à des postes importants dans les médias français comme Télérama, Slate, ou encore Publicis, ont été nommés et accusés. C’est le cas de Stephen des Aulnois, rédacteur en chef et fondateur du Tag parfait, un magazine en ligne consacré à la culture du X. Il a annoncé se retirer de ses fonctions et mettre en pause ses activités. «Je dois des excuses aux personnes que j’ai blessées ou harcelées et je ne viens pas ici me dédouaner. Ma faute est personnelle, mon silence et mon inaction pendant toutes ces années où je savais sont tout aussi coupables», a-t-il partagé sur Twitter.

«Parmi les bourreaux»

David Doucet, rédacteur en chef du Web des Inrocks, a lui aussi été accusé, notamment par la youtubeuse Florence Porcel, d’avoir organisé, entre autres, un canular téléphonique en se faisant passer pour un recruteur. Le canular, dont il a reconnu être l’auteur, a ensuite été posté sur Soundcloud et était toujours disponible avant ce week-end, avec le nom de la vidéaste. Il lui a présenté ses excuses sur Twitter, expliquant que «cette libération de la parole m’a surtout fait prendre conscience que je comptais parmi les bourreaux. (…) Je mesure aujourd’hui la dégueulasserie de ces actes et je n’ai pas d’excuses pour cela», a-t-il écrit. Florence Porcel lui a répondu: «Merci David. C’est un bon début. Je vais pouvoir commencer à te pardonner. Quand je dis ‘’c’est un bon début’’, ça veut dire que ces excuses étaient nécessaires (et appréciées à leur juste valeur) mais pas suffisantes. Oui, je souhaite toujours ardemment une démission».

Le harcèlement en ligne est un délit et, en France, «l'auteur (majeur) d'un harcèlement en ligne risque deux ans de prison et 30 000 € d'amende. La peine maximale est portée à trois ans de prison et 45 000 € d'amende si la victime a moins de 15 ans».

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