Grande-Bretagne La reine appelle à surmonter les divisions

ATS

24.12.2019 - 11:55

Dans son allocution de Noël, qui sera diffusée le 25 décembre, la reine Elizabeth II invite les Britanniques à surmonter leurs différences.
Dans son allocution de Noël, qui sera diffusée le 25 décembre, la reine Elizabeth II invite les Britanniques à surmonter leurs différences.
Source: KEYSTONE/AP

Entre les scandales ébranlant sa famille et le Brexit déchirant son pays, la reine Elizabeth II reconnaît lors de sa traditionnelle allocution de Noël une année «semée d'embûches». La souveraine a appelé les Britanniques à surmonter leurs divisions.

Pour nombre d'experts royaux, rarement la monarchie britannique, bien que massivement soutenue par l'opinion, aura été aussi ébranlée depuis la mort de Diana à Paris il y a plus de 20 ans.

Pour la souveraine de 93 ans, 2019 a commencé par un accident de voiture du prince Philip, son époux, qui a terminé l'année avec quatre jours d'hospitalisation. Entre temps, le nom de leur fils Andrew est apparu dans une affaire de trafic de mineures et leur petit-fils Harry a déballé en public ses états d'âme face à la pression médiatique.

«Des petits pas entrepris avec foi et espoir peuvent permettre de surmonter des différences anciennes et des divisions profondes pour apporter harmonie et compréhension», doit déclarer Elizabeth II, selon les extraits de son discours transmis mardi, à la veille de sa diffusion.

«Bien sûr, le chemin n'est pas toujours facile et a pu paraître cette année semé d'embûches, mais des petits pas peuvent entraîner d'énormes différences», a ajouté la reine dans ce passage où elle fait référence à la vie de Jésus Christ.

Chaos politique

L'appel de la souveraine à la réconciliation intervient au moment où le Royaume-Uni se prépare à un tournant historique, avec une sortie de l'Union européenne programmée le 31 janvier, après trois ans et demi de chaos politique.

Mais il conclut aussi une année difficile au sein du clan Windsor. Le prince Philip, 98 ans, a été hospitalisé vendredi en raison de «problèmes préexistants». Il est sorti mardi matin de l'hôpital Edward VII à Londres, juste à temps pour rejoindre le reste de la famille royale avant Noël, dans le domaine de Sandringham.

«Quand vous arrivez à cet âge-là, tout ne fonctionne pas si bien que cela», a constaté lundi son fils Charles, héritier du trône.

Le prince, qui a épousé Elizabeth II en 1947, avait dû renoncer en janvier à conduire après avoir provoqué un accident, dont il était ressorti indemne.

Amitié embarrassante

Mais le plus embarrassant pour la famille royale est sans doute venu de l'amitié passée du prince Andrew avec le financier américain Jeffrey Epstein, qui s'est suicidé en prison alors qu'il était accusé d'avoir exploité sexuellement des jeunes filles mineures des années durant.

Le deuxième fils d'Elizabeth II est accusé par une Américaine d'avoir eu des relations sexuelles avec elle alors qu'elle se trouvait sous l'emprise de Jeffrey Epstein.

Il a tenté de se défendre en niant catégoriquement dans un entretien à la BBC. Mais l'exercice a été jugé désastreux par la presse britannique, le poussant à se retirer de la vie publique.

La famille royale a aussi dû gérer les critiques visant l'épouse du prince Harry, Meghan. Après avoir attaqué en justice des tabloïds accusés de persécuter l'actrice américaine, comme ils l'avaient fait avec Diana, et s'être épanché sur la pression médiatique dans un documentaire, le couple s'est mis en retrait. Il passe Noël au Canada, loin du reste de la famille royale.

Les absents des photos

La presse a unanimement relevé que ni Andrew, ni Harry et Meghan ne figuraient sur les photos soigneusement disposées chaque année autour de la reine pour son allocution, où l'on voit notamment cette année Philip, Charles, et le fils aîné de ce dernier, William, entouré de sa femme et ses enfants.

Il y a quelques jours, la souveraine s'était affichée en train de préparer des gâteaux avec Charles, William et le fils aîné de ce dernier, George. Autrement dit, les trois premiers dans l'ordre de sa succession.

Le quotidien The Times a jugé ces signaux «cohérents avec l'opinion de Charles»: «Il pense qu'une version allégée de la monarchie est la seule manière pour la famille royale de justifier son existence», loin de la pléthore des membres actuellement rémunérés.

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