Berne
Bonne nouvelle pour les amateurs de grasse matinée: ils pourront dormir une heure de plus dans la nuit de samedi à dimanche. A 03h00, les aiguilles montreront 02h00.
L'heure d'hiver durera cinq mois. L'heure d'été et ses longues soirées dehors reviendront le 25 mars 2018 et dureront jusqu'au 28 octobre, indique mardi dans un communiqué l'Institut fédéral de métrologie (METAS), organe qui établit l'heure officielle en Suisse.
Harmoniser
Le changement d'heure a été introduit en Suisse en 1981 pour harmoniser les horloges helvétiques avec celles des pays voisins. En Europe, l'heure d'été avait été instaurée quelques années plus tôt dans le cadre d'un débat sur des économies d'énergie.
Le bilan s'est toutefois révélé décevant, les économies d'électricité le soir étant compensées par des dépenses de chauffage le matin. Le confort des loisirs lors des soirées estivales apparaît comme la principale motivation à poursuivre ce système.
Pour ses détracteurs, il perturberait l'horloge biologique des humains comme des animaux. Une heure divergente entraînerait des inconvénients majeurs pour la Suisse, notamment dans les transactions commerciales, les transports et la communication.
Remis en cause
Le changement d'heure pourrait être remis en cause. La donne est en train de changer dans les autres pays.
La Turquie a décidé de garder l'heure d'été toute l'année, une décision qui prévaut aussi dans le nord de Chypre. La Hongrie, Majorque et Ibiza aimeraient suivre. La Russie a de son côté définitivement supprimé l'heure d'été, tout comme l'Egypte.
L'Espagne souhaite revenir à l'heure qui était initialement la sienne. L'Islande ne change plus d'heure depuis 1968. En Allemagne, 75% de la population souhaiteraient supprimer le changement d'heure.
Pour l'instant, le Conseil fédéral ne voit aucune raison de l'abandonner. Mais si les pays voisins franchissaient le pas, la Suisse suivrait, pour des raisons principalement économiques.
De la Terre à l'atome
Jusque dans les années 1950, le temps était mesuré grâce au mouvement de la Terre autour du soleil et de la rotation de notre planète sur son axe. Celle-ci dure 86'400 secondes. Mais la vitesse de rotation n'est pas constante, explique le METAS.
Depuis le milieu du siècle dernier, des horloges atomiques permettent de déterminer la seconde de manière plus exacte et plus stable qu'au moyen de l'observation de la rotation de la Terre. La seconde est définie par la mesure d'une transition de l'atome de césium a remplacé en 1967 la seconde terrestre.
Pour mesurer le temps, il suffit de compter, à partir d'un point donné, un nombre d'événements périodiques, comme l'oscillation d'un pendule ou d'un atome. Une échelle de temps en résulte, dont l'exactitude dépend de la régularité des événements comptés. Les oscillations d'atomes de césium utilisées dans les horloges atomiques sont si régulières que l'heure peut être déterminée avec une extrême exactitude.
Temps universel
C'est le METAS qui est responsable de la réalisation de l'heure officielle suisse et de sa diffusion. Il exploite plusieurs horloges atomiques, qui fournissent la contribution de la Suisse au temps universel coordonné (UTC), explique l'Institut.
L'UTC est déterminé à Paris par le Bureau International des Poids et Mesures à partir des données fournies par 350 horloges atomiques du monde entier. C'est à partir de l'UTC que METAS détermine l'heure officielle de la Suisse et la diffuse.
Il met notamment un serveur temps à disposition, à l'adresse ntp.metas.ch, à partir duquel les horloges et les ordinateurs peuvent être synchronisés avec l'heure officielle, à quelques millisecondes près.
Trains "en retard"
Le changement s'effectue automatiquement pour la plupart des horloges des gares, des clochers, des écoles ou des feux rouges. En raison du changement d'horaire, tous les trains et bus de nuit qui roulent dans la nuit de samedi à dimanche à partir de 02h00 arrivent comme chaque année avec une heure "de retard".
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