Le prince héritier du Japon Naruhito et son épouse, la princesse Masako, le 17 février 2019 au Palais du Togu, leur résidence à Tokyo. Photo diffusée par la Maison impériale du Japon
La princesse Masako au balcon du Palais impérial de Tokyo, le 2 janvier 2019
Le prince héritier Naruhito à deux mois, le 9 avril 1960
Le prince héritier Naruhito lors d'une conférence de presse au Palais du Togu à Tokyo, le 21 février 2019. Photo distribuée par la Maison impériale
Poupées représentant le prince héritier Naruhito (gauche) et son épouse, la princesse Masako, exposées dans le magasin Kyugetsu de Tokyo le 22 février 2019
Le nouveau couple impérial du Japon soumis au poids des traditions
Le prince héritier du Japon Naruhito et son épouse, la princesse Masako, le 17 février 2019 au Palais du Togu, leur résidence à Tokyo. Photo diffusée par la Maison impériale du Japon
La princesse Masako au balcon du Palais impérial de Tokyo, le 2 janvier 2019
Le prince héritier Naruhito à deux mois, le 9 avril 1960
Le prince héritier Naruhito lors d'une conférence de presse au Palais du Togu à Tokyo, le 21 février 2019. Photo distribuée par la Maison impériale
Poupées représentant le prince héritier Naruhito (gauche) et son épouse, la princesse Masako, exposées dans le magasin Kyugetsu de Tokyo le 22 février 2019
Le futur empereur du Japon, le prince Naruhito, va devoir maintenir un équilibre difficile entre les traditions d'une institution millénaire et sa volonté de rapprocher la famille impériale de la réalité du monde, tout en protégeant son épouse mal à l'aise dans ce carcan.
Agé de 59 ans, celui qui va hériter du trône en mai, a déjà, comme son père Akihito à qui il ressemble physiquement, fait état de sa préoccupation sur la façon d'assumer le rôle passé du Japon.
En 2015 il avait jugé «important, alors que le souvenir va s'effacer», que les Japonais «regardent humblement» les décennies antérieures, sans occulter les exactions de l'armée impériale pendant la première moitié du XXe siècle.
Il avait aussi souhaité «que les générations qui ont connu la guerre transmettent correctement, à celles qui ne l'ont pas subie, l'expérience tragique vécue par le Japon et le chemin qu'il a pris dans l'histoire».
Il a aussi exprimé en février sa volonté d'être «proche du peuple et de partager ses joies et ses peines» tout comme l'empereur et l'impératrice actuels, qui se rendent sur les lieux de désastres naturels, vont au devant des personnes handicapées ou marginalisées.
- Ouvert au monde -
Naruhito n'a par ailleurs pas caché ses critiques du mode de vie étouffant imposé à la famille impériale, surtout face aux souffrances de la princesse Masako qui peine à s'adapter à ce milieu.
«Il a souligné à maintes reprises que la maison impériale avait toujours dû changer avec les transformations de la société. Ne nous attendons donc pas à ce qu'il soit une copie conforme de son père, même s'il y aura des continuités», dit à l'AFP Kenneth Ruoff, directeur du centre d'études japonaises de l'Université de Portland aux Etats-Unis.
«Il fera par exemple les choses dans une perspective un peu plus internationale», estime-t-il, notamment par son implication dans les problèmes d'approvisionnement en eau à travers le monde.
Né le 23 février 1960, il a été le premier prince à grandir sous le même toit que ses parents, au lieu d'être élevé par des gouvernantes et précepteurs.
Il a étudié pendant deux ans à l'Université d'Oxford au Royaume Uni dans les années 1980, après avoir obtenu un diplôme en histoire au Japon. Il a ainsi pu se libérer un temps de certaines des rigidités de la vie impériale en son pays, se mêlant aux autres étudiants ainsi qu'à la famille royale britannique. C'est avec émotion qu'il parle de cette époque dans un livre.
En 1993, il épouse Masako Owada, née en 1963 dans une famille de diplomates et formée aux universités de Harvard et Oxford. Cette polyglotte qui parcourt le monde renonce alors à une carrière diplomatique prometteuse pour entrer dans la famille impériale.
Mais elle supporte mal l'existence soumise aux règles strictes de l'Agence de la maison impériale.
Elle a en outre subi une pression énorme pour avoir un fils, la succession impériale au Japon étant patrilinéaire. Le stress enduré a empiré lorsqu'elle a accouché en 2001 d'une fille, la princesse Aiko, seul enfant du couple.
- Obligations -
En 2004, Naruhito, qui avait promis de «la protéger à n'importe quel prix», accuse le protocole d'étouffer la personnalité de son épouse, provoquant une vive émotion à la Cour.
«Ces dix dernières années, la princesse Masako s'est employée à s'adapter à la vie de la famille impériale. J'en ai été témoin, cette entreprise l'a totalement épuisée», avait-il déclaré avant de lâcher devant des journalistes nippons et étrangers: «Il faut dire aussi que son ancienne carrière et sa personnalité qui en découlait ont été en quelque sorte niées».
La même année, le Palais révélait que Masako était sous traitement pour une maladie qualifiée de «trouble de l'adaptation» quasiment depuis son mariage. Réprimandé par les siens, Naruhito avait fait machine arrière, s'excusant pour ses propos. Mais il n'a eu de cesse depuis d'exprimer sa compassion à l'égard de son épouse et a appelé à «de nouvelles obligations impériales» adaptées à l'évolution de la société.
Naruhito et Masako «ne pourront mener autant d'activités que le couple impérial actuel», en raison de l'état de santé de Masako, estime Hideya Kawanishi, professeur d'histoire à l'Université de Nagoya.
«Elle remplira ses obligations de façon progressive», a aussi prévenu le prince lors d'une conférence de presse l'an passé, en amont d'une visite en France où Masako ne l'a pas accompagné.
Dans une déclaration publiée pour son anniversaire en décembre, Masako, tout en se disant «peu rassurée» à l'idée de devenir impératrice, a dit se remettre progressivement et a estimé pouvoir «accomplir plus d'obligations qu'auparavant».
Retour à la page d'accueil