Famille royale Le prince Harry à la télévision pour défendre ses mémoires 

AFP

8.1.2023 - 15:04

Des confessions fracassantes qui fuitent prématurément, plusieurs interviews à venir: le feuilleton de la publication des mémoires du prince Harry tient en haleine bien au-delà du Royaume-Uni, qui voit se déchirer un peu plus la famille royale à quatre mois du couronnement du roi Charles III.

Après les révélations de son livre «Le Suppléant», mis en vente par erreur jeudi en Espagne, une interview du Prince Harry sera diffusée dimanche à 21H00 GMT sur la télévision britannique ITV, avant une deuxième sur la chaîne américaine CBS et une troisième lundi sur ABC, toujours aux Etats-Unis.

Volonté de réconciliation

Dans des extraits déjà diffusés, le prince Harry réitère sa volonté d'une «réconciliation» avec sa famille et dit espérer «renouer» avec son père Charles et son frère William, héritier du trône, à condition d'"établir les responsabilités» sur le passé, en particulier son départ avec son épouse Meghan Markle pour la Californie en 2020.

Buckingham Palace reste pour l'instant officiellement muet sur cette avalanche de confidences, mais des dénégations et commentaires ont commencé à émerger dans les médias britanniques.

The Sunday Times cite des proches du prince William affirmant qu'il est «triste», qu'il «brûle à l'intérieur», mais qu'«il reste silencieux pour le bien de sa famille et du pays». The Sunday Telegraph croit, lui, savoir que malgré le contenu abrasif du livre, Charles III serait prêt à une réconciliation et que le duc et la duchesse de Sussex devraient être invités au couronnement du roi en mai. 

Harry laisse planer le doute sur ses intentions. «Beaucoup de choses peuvent se passer d'ici là» mais «la balle est dans leur camp», dit-il dans son entretien à ITV.

William, «frère bien aimé et ennemi juré»

Les espoirs de rapprochement semblent toutefois bien minces, tant Harry n'épargne personne dans ses mémoires qui seront officiellement publiées mardi, en particulier son frère, déjà égratigné dans le docu-série «Harry & Meghan» diffusé sur Netflix en décembre.

Le duc de Sussex, âgé de 38 ans, qualifie William de «frère bien aimé et ennemi juré» et l'accuse de l'avoir jeté au sol lors d'une dispute en 2019 concernant Meghan, qu'Harry avait épousée l'année précédente.

Selon The Daily Mail, Harry révèle aussi n'avoir pas été réellement le témoin du mariage de son frère, évoquant un «mensonge éhonté».

Beaucoup de passages du livre témoignent également du traumatisme laissé par la mort de sa mère, la princesse Diana, dans un accident de la route à Paris en 1997.

Dans une nouvelle bande-annonce de son entretien à ITV, Harry avoue n'avoir «pleuré qu'une seule fois, à son enterrement», et raconte son malaise lorsqu'il a dû, avec son frère, serrer les mains des personnes venues se recueillir à l'époque devant le palais de Kensington à Londres. 

Incrédulité et indignation

Dans la presse britannique, les réactions alternent entre incrédulité devant l'intimité de certaines anecdotes racontées par Harry, comme sa perte de virginité, sa consommation de drogues, et indignation face à ce qui est considéré comme une attaque frontale de la famille royale.

En particulier, les confidences d'Harry sur le fait qu'il a tué 25 combattants talibans durant ses missions en Afghanistan ont suscité un immense tollé. Plusieurs hauts gradés de l'armée britannique ont fermement condamné ses propos, qui ont fait réagir jusqu'aux talibans, un haut responsable l'accusant de «crimes de guerre».

«très fier» de la famille royale

Le dux de Sussex aurait d'ailleurs eu l'été dernier la volonté d'annuler la sortie du livre après un voyage au Royaume-Uni pour assister au jubilé de la reine, selon the Times citant des sources proches de la maison d'édition Penguin Random House, qui a déboursé plusieurs millions de dollars pour publier ces mémoires très attendues.

Interrogé dimanche par la BBC, le Premier ministre Rishi Sunak a répété ne pas vouloir commenter les révélations du livre, mais s'est dit «très fier» de la famille royale. «J'en suis fier et, je pense, le pays aussi. Nous avons vu cela l'année dernière de manière très émouvante à plusieurs reprises, et je suis confiant sur le fait que nous le verrons cette année avec le couronnement du roi», a-t-il affirmé.