Un panneau à la gloire de LeBron James à Akron, dans l'Ohio, le 22 septembre 2020
LeBron James, le 29 août 2020 en Floride
LeBron James, star de la NBA et citoyen modèle dans l'Ohio
Un panneau à la gloire de LeBron James à Akron, dans l'Ohio, le 22 septembre 2020
LeBron James, le 29 août 2020 en Floride
Quand il est arrivé dans la ville de Cleveland, Steven Catudal, en bon néo-citoyen de l'Ohio, a rapidement voulu s'inscrire sur les listes électorales locales, bien motivé par l'exemple donné par la star de la NBA LeBron James, originaire de cet Etat du nord du pays dont il est même devenu l'ambassadeur officieux.
Dans la salle où jouent d'habitude les Cleveland Cavaliers, et où LeBron James a, pendant 11 ans, acquis son statut de meilleur joueur de sa génération, Steven Catudal était mardi en train de remplir des documents pour figurer sur les listes locales, comme 700 autres nouveaux inscrits.
Il votera à l'élection présidentielle du 3 novembre, pour laquelle la mobilisation des jeunes électeurs sera un facteur crucial.
«Je pense que c'est fantastique», explique ce consultant en affaire de 23 ans venu de New York. «Ces sportifs professionnels sont des modèles pour les gens aux Etats-Unis et partout dans le monde», et «ils donnent l'exemple» en s'impliquant dans la campagne et mobilisant les électeurs.
«Que ces clubs et ces athlètes s'investissent et poussent les jeunes – et les autres – à voter pour dessiner le futur des Etats-Unis, c'est énorme», s'enthousiasme Steven.
La possibilité pour les stars du basket de politiser leur discours, dans la foulée des manifestations «Black Lives Matter» aux Etats-Unis, était une condition des joueurs NBA pour reprendre la saison après la pause liée à la pandémie.
Pour LeBron James, gamin d'Akron, dans la banlieue de Cleveland, l'enjeu est particulièrement important: le vote de l'Ohio, remporté par Donald Trump en 2016, sera déterminant en novembre. Depuis 1964, cet Etat a toujours voté pour le futur président.
Et mardi, c'est à Cleveland, ville connue pour son Rock & Roll Hall of Fame, que Joe Biden et Donald Trump s'affronteront lors du premier débat.
- Mais qui est l'exemple? -
En plus de son engagement caritatif, LeBron James a toujours tenu un discours politique. Mais en 2019, les commentaires d'une journaliste de la chaîne conservatrice Fox News, invitant le joueur des Lakers à «la fermer et dribbler», l'ont comme piqué au vif.
Il multiplie depuis les appels à la mobilisation, tweete et retweete les consignes d'inscriptions dans les bureaux de vote, et ne ménage pas le président Trump, qui le lui rend bien. Ce dernier a confié lui préférer Michael Jordan, qui, lui, «ne faisait pas de politique».
Le «King» James a récemment fait équipe avec le milliardaire Michael Bloomberg, un temps candidat à la primaire démocrate, pour payer 20 millions de dollars de frais de justice d'anciens détenus de Floride, leur permettant ainsi d'accéder au droit de vote.
L'association co-fondée par James, «More Than a Vote», aide à transformer les salles de NBA en bureaux de vote, à trouver des assesseurs où à veiller au respect des droits électoraux.
«Rien ne va changer si vous restez sur le banc de touche», déclare l'ailier des Lakers – qui file la métaphore sportive – dans le dernier spot publicitaire de l'association, diffusé durant les play-offs NBA, la phase finale du championnat de basket-ball nord-américain.
- «Icône» -
Frank LaRose, un responsable républicain de l'Ohio lui aussi originaire d'Akron, fait partie du comité de direction de «More Than a Vote», et salue cet engagement.
Il est l'un des rares républicains à ne pas reprendre les accusations sans fondement de Donald Trump selon lesquelles les démocrates truqueraient les votes par correspondance.
«Les inquiétudes du président ne sont pas valides ici dans l'Ohio», explique-t-il à l'AFP.
Elargir l'accès au droit de vote, surtout aux minorités plus susceptibles de voter contre Donald Trump, «n'est pas une question partisane», estime-t-il, alors que LeBron James appelait encore cette semaine sur Twitter à «soutenir les électeurs noirs» en devenant assesseur dans les bureaux de vote.
La «LeBron James Family» a récemment construit une école pour enfants défavorisés à Akron, «I Promise», et un bâtiment à son nom dans l'université de la ville.
Amy Mellinger, une étudiante de 25 ans qui y suit un master, est elle aussi reconnaissante envers la star du basket.
«C'est une telle icône à Akron», explique-t-elle. «Les gens l'écoutent ici. On en a besoin».
Il faudra cette année que LeBron James soit mieux entendu qu'en 2016: lors de la dernière élection, alors qu'il jouait encore dans l'Ohio, il y avait fait campagne pour Hillary Clinton. En vain.
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