L'ex Première dame des Philippines Imelda Marcos salue la foule le 5 mai 2016 à Manille.
L'ex président des Philippines, Ferdinand Marcos, et son épouse Imelda assistent à un entrainement militaire le 15 novembre 1985 à Manille.
Philippines: Imelda Marcos condamnée à une lourde peine pour corruption
L'ex Première dame des Philippines Imelda Marcos salue la foule le 5 mai 2016 à Manille.
L'ex président des Philippines, Ferdinand Marcos, et son épouse Imelda assistent à un entrainement militaire le 15 novembre 1985 à Manille.
Imelda Marcos a été condamnée vendredi à une lourde peine de prison pour corruption, une sentence rarissime pour l'ancienne première dame des Philippines accusée d'avoir prélevé avec son époux, le dictateur Ferdinand Marcos, des milliards de dollars dans les caisses de l'Etat.
Il est toutefois peu probable que Mme Marcos, âgée de 89 ans, passe beaucoup de temps derrière les barreaux car elle a la possibilité de faire appel et de rester en liberté sous caution tant que la condamnation n'est pas définitive.
Le tribunal Sandiganbayan, une juridiction spéciale anticorruption, l'a condamnée à six ans de prison pour chacun des sept chefs d'accusation pesant sur ses épaules. Mme Marcos et son mari, mort à Hawaï en 1989, sont accusés d'avoir détourné environ 200 millions de dollars via des fondations suisses il y a plusieurs dizaines d'années.
Elle risque potentiellement plusieurs décennies de prison mais on ignorait dans l'immédiat sa peine exacte.
Ferdinand Marcos et son entourage sont soupçonnés d'avoir détourné 10 milliards de dollars des caisses de l'Etat.
L'organisation Transparency International l'avait classé en 2004 comme le deuxième dirigeant le plus corrompu de tous les temps.
Elu président en 1965, puis réélu en 1969, Marcos a décrété la loi martiale en 1972, gouvernant d'une main de fer l'archipel jusqu'à la révolution de 1986 qui l'a contraint à fuir aux Etats-Unis avec sa famille.
Outre les accusation de corruption, le règne de l'ancien homme des Philippines fut marqué par de graves violations des droits de l'homme et des accusations de corruption.
Si l'ancien dictateur est mort en exil, les membres de sa famille sont rentrés dans l'archipel où ils ont opéré un remarquable comeback politique. Mme Marcos est actuellement membre du Congrès philippin.
Dans son jugement, le tribunal anticorruption explique que la loi interdisait à Imelda Marcos de détenir des intérêts financiers dans les fondations suisses.
"Le couple a ouvert tous ces comptes en Suisse et s'est servi de pseudonymes pour cacher son identité. Le président choisit William Saunders et Imelda Marcos a utilisé le nom de Jane Ryan", a déclaré à la presse le procureur spécial Ryan Quilala.
Dans un communiqué, Mme Marcos annonce son intention de faire appel devant le tribunal anticorruption. Son avocat Manuel Lazaro "est en train d'étudier la décision et nous a fait savoir qu'il envisageait de faire appel".
Les opposants des Marcos se sont réjouis d'une décision de justice bien que rendue près de 30 ans après les poursuites initiales en 1991.
"Cela illustre la lenteur du système judiciaire philippin et les frustrations qu'il suscite", a déclaré Francis Pangilinan, parlementaire de l'opposition. "Nous espérons que nos tribunaux iront jusqu'au bout de l'affaire (...) et qu'il n'y aura pas de traitement spécial pour Mme Marcos".
En dernier recours, en cas de rejet de son appel devant le tribunal anticorruption, l'ancienne Première dame pourra saisir la Cour suprême, selon des sources judiciaires.
En 1993, cette instance avait annulé une précédente condamnation à 24 ans de réclusion prononcée à son encontre pour corruption. Elle s'était présentée au Congrès et fut élue alors que son appel était pendant.
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