Actu people Pour Tom Hanks, son nouveau film de guerre peut servir de leçon face au coronavirus

AFP

7.7.2020 - 07:58

L'acteur Tom Hanks lors de la cérémonie des Oscars à Hollywood le 9 février 2020
L'acteur Tom Hanks lors de la cérémonie des Oscars à Hollywood le 9 février 2020
Source: AFP/Archives

Tom Hanks a «le coeur brisé» que son nouveau film de guerre ne sorte pas dans les cinémas à cause de la pandémie, mais il a bon espoir qu'il puisse servir de leçon aux spectateurs sur la façon de se comporter face à l'adversité, même s'il s'agit d'un virus.

«USS Greyhound – La bataille de l'Atlantique», diffusé sur Apple TV+ à partir du 10 juillet, a été écrit par Tom Hanks, qui y incarne le rôle d'un capitaine escortant un convoi de navires alliés dans leur traversée de l'Atlantique nord, écumé par les sous-marins allemands durant la Seconde Guerre mondiale.

Le film suit les novices composant l'équipage dans ce terrifiant périple, confrontés à la double responsabilité de veiller sur le convoi et leurs propres camarades.

«Ces gars sur le navire... tout ce qu'ils peuvent faire c'est ce qu'on attend d'eux, et espérer qu'un mélange de providence et de chance leur permette de passer au travers», a résumé l'acteur lors d'une conférence de presse virtuelle.

«Le Covid-19, personne ne sait combien de temps ça va durer, personne ne sait qui va en mourir... pas besoin de chercher très loin pour voir les corrélations et ressemblances avec les années de guerre», estime-t-il.

Tom Hanks est payé pour le savoir: en mars dernier, il est devenu la première star d'Hollywood à contracter le nouveau coronavirus, alors qu'il se trouvait en Australie pour commencer à tourner un film sur Elvis Presley.

La vedette de «Il faut sauver le soldat Ryan» et le producteur de «Band of Brothers» ne peut s'empêcher de s'indigner en comparant les gestes simples suffisant à se protéger du virus – garder ses distances et porter un masque – avec les torpilles allemandes et l'océan glacé qu'ont dû subir les marins de l'époque.

«Si quelqu'un n'est pas capable de mettre en pratique ces choses basiques, il devrait avoir honte», lance Tom Hanks.

«Ne faites pas les mauviettes. Allez-y, faites votre part du boulot. C'est très, très simple», insiste l'acteur de 63 ans.

- «Vécu l'enfer» -

Passionné d'histoire, Tom Hanks a trouvé l'inspiration pour son scénario dans un roman de C. S. Forester, «Bergers sur la mer» (1955). Il lui aura fallu sept ans de travail depuis le moment où il a découvert un exemplaire d'occasion.

La couverture d'origine montrait un homme grisonnant, débraillé, à l'uniforme battu par le vent, le commandant Ernie Krause qu'il joue dans «Greyhound». En voyant ce personnage, «j'ai pensé: cet homme est épuisé, cet homme a vécu l'enfer», se souvient Tom Hanks.

Pour le tournage de «Greyhound», le réalisateur Aaron Schneider a fait construire un décor fondé sur le bâtiment USS Kidd, le seul destroyer américain de la Seconde Guerre mondiale encore existant aujourd'hui dans sa configuration d'origine. Pour plus d'authenticité, certaines scènes d'intérieur ont été tournées à bord du navire de guerre, qui a survécu à une attaque de kamikazes en 1945 et est désormais amarré en Louisiane, où il fait office de musée.

Malheureusement, les spectateurs ne pourront pas profiter de tous ces détails sur grand écran car le film ne sortira pas dans les salles de cinéma.

A cause de la pandémie qui se prolonge, notamment aux Etats-Unis, les producteurs ont décidé de ne pas attendre, d'autant que des dizaines d'autres films à gros budget sont dans les starting-blocks pour cet hiver ou l'an prochain. Sony a donc préféré vendre «Greyhound» en exclusivité à Apple pour son service de vidéo à la demande.

«Nous avons tous le coeur brisé que ce film ne sorte pas en salle», a assuré Tom Hanks, estimant qu'il fallait regarder en face la réalité de la pandémie.

«Tout comme (le commandant) Ernie Krause au milieu de l'océan Atlantique, qui se demande comment il va survivre et faire son travail, s'il va survivre, nous sommes tous au milieu de la crise du Covid-19, qui est cinq fois plus grosse que ce que nous avions anticipé», poursuit-il.

«Et on ne sait pas comment, et si, on va en sortir, et qui va pouvoir nous rejoindre de l'autre côté.»

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