César Adèle Haenel ne pense pas du bien des nominations de Roman Polanski aux César

Adèle Haenel évoque, dans un entretien au New York Times, la polémique entourant les nominations de Roman Polanski aux César. Elle s'exprime pour la première fois depuis les accusations portées à l'encontre de Christophe Ruggia, en novembre 2019.

Adèle Haenel était restée silencieuse depuis novembre 2019 et l'article de Mediapart dans lequel elle accusait Christophe Ruggia de l'avoir agressée sexuellement. A l'approche des César, où est nommé Roman Polanski, l'actrice a brisé de nouveau le silence dans un entretien accordé au New York Times.

Selon elle, «la France a complètement raté le coche» du mouvement #MeToo, né fin 2017 avec les accusations portées à l'encontre du producteur déchu Harvey Weinstein. «Le débat s’est positionné sur la question de la liberté d’importuner, et sur le prétendu puritanisme des féministes. Alors qu’une agression sexuelle est une agression, pas une pratique libertine. Je ne me sentais pas prête à la partager au moment où #MeToo a émergé. J’ai mis du temps à faire le parcours personnel qui m’a permis de me placer comme victime », avance-t-elle à la publication.

Dans sa ligne de mire, notamment, Roman Polanski, accusé de viol par plusieurs femmes. «Distinguer Polanski, c’est cracher au visage de toutes les victimes. Ça veut dire, ‘’ce n’est pas si grave de violer des femmes’’», avance-t-elle.

Et Adèle Haenel assume ses accusations à l'encontre de Christophe Ruggia. «Peu importe si cela nuit à ma carrière. Je vais faire du théâtre à la fin de l’année, mais je ne sais pas encore comment cela impactera la façon qu’auront les gens de me voir», confie-t-elle.