On a vu le film-événement«Barbie»: une barbe à papa à l'arôme de vitriol!
Valérie Passello
24.7.2023
Si l'on s'attendait à de la mièvrerie enrobée de rose bonbon en allant voir «Barbie», le film s'avère être une sorte d'ovni comme on n'en n'avait plus vu depuis longtemps, oscillant entre militantisme féministe et humour caustique. Une bonne surprise au cinéma!
Valérie Passello
24.07.2023, 11:00
24.07.2023, 11:14
Valérie Passello
Non, cet article ne va pas vous «spoiler» si vous n'avez pas encore vu «Barbie»! Mais tout de même: si le film a fait une entrée tonitruante au box-office, ça n'est très certainement pas par hasard.
Dans un univers qui fait penser aux rues aseptisées du quartier d'«Edward aux mains d'argent» ou au «Truman show», on pouvait craindre le pire. Trop de rose, une indigestion de perfection à «Barbieland».
Mais justement: toute l'intelligence du film est de mettre le paquet sur l'image «parfaite» de la plus stéréotypée des poupées, pour en prendre le contrepied. Et l'humour caustique du film ronge tout, jusqu'aux pieds de Margot Robbie! C'est délicieux d'ironie, ça se déguste comme une barbe à papa à l'arôme de vitriol.
Pensées morbides, dépression, patriarcat, rejet de la société, diktat des apparences, cellulite, jeunisme: les thèmes abordés surprennent. Paradoxalement, dans ce décor uniformément rose, on parle de beaucoup de choses qui ne sont pas du tout roses dans la vie de tous les jours.
Avec ça, le film revient sur différents échecs de la société Mattel et sur certaines poupées qui ont été retirées du marché au fil de son histoire: c'est aussi instructif qu'hilarant. Voilà longtemps que l'on n'avait pas savouré un ton aussi décalé et impertinent dans les salles obscures.
Longueurs et trop grosses ficelles...
Pour nous, «Barbie» mérite certainement un carton rose. Mais il y a tout de même quelques bémols.
Le message féministe est certes fort, mais il manque de nuances. À tel point que la guéguerre entre un Ken ébloui par le patriarcat et une Barbie un peu trop «girl power» au premier degré devient lassante. Le message aurait sans doute pu passer avec davantage de finesse.
Un autre point aurait pu être amélioré: le rythme du film souffre parfois de quelques longueurs, comme lors des voyages d'un monde à l'autre -de «Barbieland» au monde réel et retour- de la visite chez Mattel ou de la reprise de pouvoir face au «Kendom» (non, non, on n'expliquera pas, on a promis de ne pas spoiler).
Toutefois, ces quelques points rose pâle ne doivent pas vous décourager: «Barbie» vaut vraiment le détour, pour une franche rigolade, sans se prendre au sérieux. À noter encore que le film sera disponible en septembre à la demande sur blue Vidéo.
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