Cinéma documentaireChristine Angot et Alice Diop au festival Visions du Réel
bu, ats
19.3.2024 - 10:01
L'écrivaine Christine Angot et la réalisatrice Alice Diop marqueront de leur présence le prochain festival du film documentaire «Visions du Réel», du 12 au 21 avril à Nyon (VD). Malgré la lourdeur de l'actualité, plusieurs films proposent une dose de légèreté.
Keystone-SDA, bu, ats
19.03.2024, 10:01
19.03.2024, 10:08
ATS
Le dimanche 14 et le lundi 15 avril, on pourra voir le premier film tourné par Christine Angot, «Une famille», qui sort en salles en France le 20 mars et un mois plus tard en Suisse romande le 17 avril. L'écrivaine française, auréolée du prix Médicis en 2021, viendra à la rencontre du public.
La romancière Christine Angot retourne quant à elle à Strasbourg, sur la trace de proches, qui ont fermé les yeux après l'inceste qu'elle a subi avec son père. Ce film avait été projeté pour la première fois lors de la dernière Berlinale en février.
Les amateurs de littérature sont choyés puisqu'ils pourront encore voir un documentaire, consacré à un autre écrivain français, Edouard Louis, qui a en plus d'être un «transfuge de classe», a changé de nom.
Masterclasses
Ce sera aussi l'occasion de se familiariser avec les films de la réalisatrice française Alice Diop et ceux du cinéaste chinois Jia Zhang-Ke, qui tous deux donneront une masterclass les 13 et 16 avril.
En 2022, la cinéaste est passée du documentaire à la fiction avec le film «Saint Omer», qui a remporté Le Lion d'argent et le Lion d'or du futur à la Mostra de Venise, avant de représenter la France aux Oscars.
La filmographie du cinéaste chinois Jia Zhang-Ke emprunte au cinéma de genre comme au cinéma du réel. Il a notamment remporté le Lion d'or de Venise pour «Still Life» (2006) et le prix d'honneur de Locarno en 2010.
Vingt-cinq coproductions suisses
Le cinéma suisse est bien représenté à Nyon. Cette 55e édition propose un total de 25 coproductions suisses avec une forte présence de la scène alémanique.
Comme l'an dernier, trois coproductions suisses ont été sélectionnées dans la compétition internationale longs métrages, a expliqué Emilie Bujès à Keystone-ATS. Cette catégorie reine inclut à elle seule dix premiers longs métrages sur les quinze sélectionnés.
La directrice artistique du festival mentionne d'abord «Far West» du Romand Pierre-François Sauter, qui montre les effets du tourisme au Cap-Vert. Dans «The song of others», Vadim Jendreyko se questionne sur l'Europe en sillonnant le continent. Enfin Nicole Vögele dans «The landscape and the fury» arpente la frontière bosno-croate avec des démineurs et des familles migrantes.
A la recherche des loups
Dans la compétition Burning Lights, dédiée aux nouvelles formes dans le cinéma, encore deux productions suisses, elles aussi portées par des cinéastes d'outre Sarine. Dans «Preparations for a miracle», Tobias Nölle fait voyager un androïde qui observe les moeurs humaines. Dans «Tamina», Beate Oswald, Lena Habetur et Samuel Weniger partent à la recherche des loups dans les Alpes aux Grisons.
En compétition nationale, onze films helvétiques s'affrontent. «A l'image de la Scandinavie, souvent les films helvétiques parlent d'autre chose que la Suisse», a relevé Emilie Bujès.
Juliette Klinke ("Everything Is Temporary") s'est rendue en Birmanie, «Muzungu» de Ben Donateo et Michel Passos Zylberberg a été tourné en Tanzanie et «Didy» de Gaël Kamilindi et François-Xavier Destors au Rwanda.
«Brunaupark» de Felix Hergert et Dominik Zietlow a quant à lui été tourné à Zurich, dans un immeuble qui doit être détruit.
Hors compétion, le cinéaste nyonnais Matthieu Rytz fera quant à lui son retour dans sa ville natale – après «Anote's Ark» en 2018 et «Deep Rising» en 2023, tous deux sélectionnés par le festival Sundance – pour présenter «The Man I Left Behind». Il y entremêle le journal filmé et les images du célèbre photographe de l'agence Magnum Larry Towell.
Une pointe de légèreté
Le cinéma documentaire, qui se fait l'écho d'un monde contemporain à nouveau touché par la guerre, la migration et la précarisation, peut se montrer grave. Pour échapper à cette lourdeur, plusieurs films ont opté pour la légèreté.
Emilie Bujès évoque la comédie politique «Shahid» où comment la réalisatrice iranienne Nargs Kalhor, installée en Allemagne, veut ôter de son patronyme «Shahid», qui signifie «martyre». S'ensuit une galère bureaucratique, qui tourne à la farce.
Calvitie précoce
Dans «The bald», une tragi-comédie, la plupart des hommes souffrent de calvitie précoce. Sans oublier les petits films absurdes de l'auteur-réalisateur américain John Wilson, l'un des trois invités d'honneur.
Au total, les spectateurs pourront découvrir 165 films provenant de 50 pays et dont la moitié a été réalisée par des femmes. Après Locarno, Visions du Réel se place en deuxième position en matière de lancement de nouveaux films.
La 55e édition s'ouvrira le vendredi 12 avril avec le film danois «As the Tide Comes In» de Juan Palacios et Sofie Husum Johannesen, tourné sur une petite île avec ses 27 habitants. Après le festival et pendant une semaine, une sélection de films pourra être vue en ligne.