Giona Nazzaro «Locarno est très aimé par le public francophone»

bu, ats

14.7.2022 - 18:03

Du 14 au 16 juillet, Plateforme 10 se transforme en salle de cinéma à ciel ouvert. Giona Nazzaro, le directeur artistique du Festival du Film de Locarno, a fait le déplacement jeudi à Lausanne, à moins de trois semaines du rendez-vous estival du 7e art en Suisse.

Le mur du nouveau musée de Plateforme 10 se transforme en écran géant pendant trois soirs dès jeudi. A la programmation, Giona Nazzaro, le directeur artistique du Festival du film de Locarno, qui a fait le déplacement jeudi à Lausanne.
Le mur du nouveau musée de Plateforme 10 se transforme en écran géant pendant trois soirs dès jeudi. A la programmation, Giona Nazzaro, le directeur artistique du Festival du film de Locarno, qui a fait le déplacement jeudi à Lausanne.
ATS

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Buster Keaton et «Le Mécano de la ›Général’» (1926) ouvrira la manifestation jeudi soir à Lausanne sous la thématique du train. Avec des films «populaires et de qualité» proposés par Locarno, Patrick Gyger, le directeur de Plateforme 10 fait le pari que la population va s'approprier le lieu tout neuf, a-t-il dit à Keystone-ATS par téléphone. C'est un essai, que l'on a envie de reconduire».

Le programme de Locarno complet

Giona Nazzaro, le directeur artistique de Locarno, reçoit la presse dans le lobby climatisé d'un hôtel à Lausanne jeudi après-midi. Il a pu quitter Locarno car «le programme est complet. Ne restent que les derniers détails logistiques», sourit le Latin.

Ravi de répondre à l'invitation de Plateforme 10, il estime que «c'est important que les grands événements culturels en Suisse puissent dialoguer. Je doute que l'isolement linguistique, régional, culturel soit un choix judicieux.»

Comment va-t-il convaincre les Lausannois, qui assistent aux projections de Plateforme 10, de venir à Locarno? «Un festival de films existe grâce au cinéma. Donc la conversation commence et continue sur la passion sur les images en mouvement et sur la passion de la cinéphilie».

Locarno aimé du public francophone

«Je sais que le Festival de Locarno est très aimé par le public francophone», ajoute-t-il. Le français est une des langues du festival et nous faisons attention à ce que la production de réalisateurs francophones soit représentée correctement dans la programmation.»

Quand on lui demande de mettre en avant tel ou tel film en avant, il réfléchit et lance: «la première mondiale du film 'Fairytale' du cinéaste russe Aleksandr Sokurov, un film qui va faire parler de lui, vraiment».

Toujours dans la compétition, il cite le nouveau film de la cinéaste française Patricia Mazuy, «Bowling Saturne». Et sur la Piazza Grande, le film assez particulier du réalisateur français Jean-Paul Civeyrac avec la comédienne Sophie Marceau.

Giona Nazzaro met encore en avant le film d'un réalisateur irakien, Abbas Fahdel avec «Tales of the Purple House», un documentaire de trois heures sur le Liban et Beyrouth. «Mais ne pas citer tous les autres films, c'est un peu de l'injustice», souligne le directeur artistique.

Vitalité du cinéma suisse

Le cinéma suisse n'est pas oublié avec en compétition le film de Valentin Merz «De noche los gatos son pardos». Il estime que le cinéma suisse connaît actuellement une énergie nouvelle: «Même si les réalisatrices et les réalisateurs sont différents, ils ont ce goût pour des récits qui ne sont pas conventionnels.»

«Ce n'est donc pas un hasard si les cinéastes suisses comme Katharina Wyss, Valentin Merz, Lorenz Merz, les frères Zürcher ou Maria Alessandrini pour ne citer qu'eux sont sur le radar des programmateurs de festival», estime Giona Nazzaro.

Des films cartes postales

Pour ses 75 ans, Locarno, avec la SSR, a invité une dizaine de cinéastes à réaliser des courts-métrages comme des cartes postales du futur. «Nous avons même convaincu Fredi Murer à sortir de sa retraite».

La Française Claire Simon, la Palestinienne Anne-Marie Jacir et le Français Bertrand Mandico sont quelques-uns des cinéates, qui se sont prêtés au jeu.

Un film de Mandico sur l'esplanade

Un des films de Mandico sera justement diffusé sur l'esplanade de Plateforme 10 à Lausanne samedi soir: «After Blue (Paradis sale)», présenté l'an dernier à Locarno. Il s'agit d'un manifeste de science-fiction psychédélique et féministe.

Vendredi soir, les amateurs d'art pourront voir «Agia Emy» (Holy Emy), le premier long-métrage de la réalisatrice grecque Araceli Lemos, aussi dévoilé l'an dernier à Locarno et ensuite multiprimé dans plusieurs festivals.

Ce cinéma en plein air de 300 places assises, et entièrement gratuit, sera visible sur toute l’esplanade de Plateforme 10. Les voisins peuvent respirer, car la sonorisation des films se fera via des casques bluetooth – prêtés sur place après présentation d'une carte d'identité.

Les projections sont prévues dès 22h00 avec possibilité d'arriver sur place une heure plus tôt.

Chaque visiteuse et visiteur de Plateforme 10 se verra offrir un bon pour une entrée sur la Piazza Grande pour la prochaine édition qui s'ouvre pour 10 jours dès le 3 août.

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