Interview Guillaume Canet: «J’attends de voir quel film français va faire 5 millions d’entrées» 

«Par Toutatis !» En plus d’avoir coécrit et réalisé «Astérix et Obélix : L’empire du Milieu», Guillaume Canet s’est également glissé dans le costume du petit guerrier gaulois. Interview d’un homme heureux, tout jeune quinqua, pour qui la potion magique du ciné est toute relative.

Guillaume Canet, après plus de 4 ans de tournage, 5 millions d’entrées et quelques critiques venues de l’Hexagone, que retenez-vous de cette magnifique épopée «L'empire du milieu» ?

Les rires et les témoignages des enfants lorsque je me baladais dans les salles lors de la sortie du film. Cela m’a marqué et m'a fait énormément de bien. Vous savez, c’est 5 ans de travail et les remarques que l’on prend sur des films comme ça énervent beaucoup, mais je suis heureux du résultat. Même s’il y a des gens qui attendaient quelque chose de plus gros, il faut quand même relativiser.

Dans ce film, on découvre de nouvelles facettes d’Astérix et Obélix, adolescents plus naïfs et amoureux, cela donne un fond touchant non ?

C’est ce dont j’avais envie ! Je voulais les montrer comme de grands enfants qui arrivent à l’adolescence et qui ont cet univers d’insouciance. Je trouvais ça intéressant aussi de raconter des histoires d’amour. On ne les connaît pas vraiment sexués ni amoureux et je trouvais attachant de les voir vivre leurs premiers émois et de jouer là-dessus. Ce film s’adresse aux enfants particulièrement et je voulais rapprocher cela de leurs vies de tous les jours afin qu’ils puissent se retrouver et s’identifier à ces personnages.

Quelle joie et surprise de voir Obélix tomber dans la marmite ! C’était une envie profonde d’illustrer ce moment légendaire qui restait dans l’imaginaire de chacun ?

Oui, on en parle toujours beaucoup ! Gamin, je m’étais toujours demandé pourquoi on ne voyait jamais ce moment dans les B.D. Je trouvais ça beau d’’illustrer ce moment assez dingue dont on parle énormément, mais que l’on n’avait jamais vu !

Enfant, vous étiez donc déjà passionné de cet univers gaulois ?

J’ai grandi avec ces B.D quand j’étais gamin et ensuite je les ai lues à mes enfants, c’est un univers que je connais très bien. Je n’irais pas jusqu’à dire « passionné » mais c’était un univers que j’appréciais beaucoup.

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18.04.2023

De Pierre Richard à Gilles Lellouche, en passant par Marion Cotillard, Vincent Cassel et des stars de la musique, du foot et de YouTube… Ce casting est époustouflant non ?

J’avais envie que ce film soit une fête et de donner la possibilité aux gens de voir les gens qu’ils aiment, vu que c’est censé être un film pour les familles. Et tout le monde en fait avait envie de jouer dans Astérix ! C’était donc intéressant pour moi de réunir tous ces gens puisque c’est un film qui se veut populaire.

Un mot sur Zlatan Ibrahimovic ? Est-il aussi impressionnant que sur un terrain ?

Oui, il est extrêmement impressionnant et surprenant mais est très différent de ce que l’on peut imaginer de lui en fait. C’est quelqu’un de très timide qui n’est pas du tout la personne que l’on peut imaginer. On pourrait le croire sûr de lui et arrogant mais c’est un personnage qui se crée lui-même pour cacher sa timidité et se donner une certaine force. En plus, il s’est blessé pendant le tournage !

C’était compliqué et il a accepté de tourner au risque de se faire mal. Pour un sportif, c’est quand même prendre un gros risque. Je l’ai trouvé vraiment très généreux.

J’imagine que l’univers d’Astérix et Obélix est très codé et que tout était très ficelé par Hachette. Y avait-il néanmoins une marge de manœuvre, d’improvisation possible sur le tournage ?

Le scénario était contrôlé et surveillé par les ayants droits. C’était délicat quand vous travaillez avec des acteurs qui veulent faire des propositions et qui sont très drôles. C’est souvent en travaillant sur le tournage que l’on trouve des répliques. Figer les choses à l’avance, ce n’est pas toujours évident.

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Depuis le 1er février et le début des projections en salle, les premiers résultats chiffrés sont tombés et on peut parfois lire que le succès tant espéré n’est pas parfait… Personnellement, espériez-vous mieux ?

Les chiffres sont extraordinaires dans cette période postpandémie. Moi, j’attends de voir quel film français va faire 5 millions d’entrées. Vous savez, un film a une durée de vie énorme et dans le monde entier. Sans oublier Netflix ou encore à la TV. La carrière du film n’est absolument pas terminée!

Après, si des gens ont envie de dire du négatif, que ce n’est pas concluant, que ce n’était pas au niveau de ce que l’on espérait, ils sont dans leur droit. Mais on ne peut pas comparer des films qui ont été réalisés il y a 18 ans, c’était une autre époque, il n’y avait pas de streaming ni ces nouveaux supports.

Aujourd’hui, faire 5 millions d’entrées avec un film ce n’est pas évident. Je suis fier du film que j’ai fait, Pathé aussi et les financiers aussi. Je suis très heureux du retour des familles et des enfants sur ce film qui est aussi un très gros succès à l’international donc tout cela est très positif.