Emilie de «The Voice» «Je veux prouver à Vianney qu'il a bien fait de me sauver» 

Valérie Passello

29.4.2022

La Vaudoise d'Ollon, encore en lice dans l'émission «The Voice» de TF1, défendra ce samedi 30 avril un titre qu'elle a choisi, à l'enseigne des cross-battles. D'abord coachée par Florent Pagny, elle a été sauvée à l'issue des battles par Vianney, qui l'a prise sous son aile. Interview exclusive pour blue News.

Valérie Passello

29.4.2022

Sur une terrasse ensoleillée d'Ollon dans le canton de Vaud, Emilie sourit: «Oui, ça fait bizarre au début de répondre à des journalistes et de parler de soi tout le temps. Mais on s'habitue!» La candidate suisse de «The Voice» se prête donc naturellement au jeu de l'interview, avant son passage samedi sur TF1.

Emilie, si on revient sur les débuts de l'aventure, on peut parler d'une montagne russe d'émotion?

C'est vrai, on passe par tous les sentiments! La joie, le stress, mais aussi la tristesse de voir partir des gens auxquels on s'est attaché au fil de l'aventure. Il faut dire que les candidats qui ne viennent pas de Paris séjournent tous dans le même hôtel pendant les tournages, ce qui crée une ambiance très familiale. On révise ensemble, on répète ensemble, ceux qui ont une guitare l'amènent et on fait des «jam», on se donne des conseils et on se soutient: ça chante dans tous les coins! Alors on a la boule au ventre lorsque l'on sait que quelqu'un sera éliminé. Même pendant les battles. Bien sûr, il y a quelques candidats qui sont là pour la compétition, mais ce n'est de loin pas la majorité.

Vous venez d'un petit village de Suisse et vous arrivez dans la grosse machine de «The Voice»: qu'est-ce qui vous a le plus impressionnée?

Le nombre de caméras! On est au centre de l'attention, il y a des tas de journalistes qui posent des questions, les caméras qui sont toujours sur nous même en coulisses, c'est fou de voir autant de gens qui travaillent pour un même but... et ensuite, la scène. L'ampleur du truc! Se dire: «J'ai toujours vu ça à la télévision et maintenant j'y suis». C'est aussi la première fois que j'allais à Paris. Il a fallu apprendre à se repérer dans cette ville énorme, où il y a tellement de monde. En Suisse, on n'a pas l'habitude, tout est plus petit! 

Comment avez-vous vécu l'ambiance de la salle des «repêchés»?

J'étais la première à avoir été sauvée, alors j'y suis restée pendant trois soirées. D'un côté, on a une deuxième chance, mais de l'autre on sait que tout peut s'arrêter n'importe quand. Alors ce n'est pas vraiment un moment de plaisir. Les autres talents me disent: «Tu as du mérite, on ne comprend pas comment tu as fait pour tenir». Après, l'ambiance était hypercool dans la salle. Par exemple, je me suis beaucoup attachée à Nabila, on a eu le temps d'apprendre à se connaître et c'est quelqu'un de très gentil. J'étais triste de la voir partir.

Vous revenez enfin sur la scène ce samedi pour les cross-battles, quel est votre état d'esprit?

Je suis déterminée. Vianney m'a donné une deuxième chance. Je veux tout faire pour lui prouver qu'il a bien fait de me sauver. Et montrer que j'en suis capable. 

Pouvez-vous nous révéler quelques indices sur votre prestation de samedi?

J'ai le droit de vous dire que je vais affronter un talent de l'équipe de Marc Lavoine. Quant à la chanson que j'ai choisie... je ne peux pas vous donner le titre, mais c'est une chanson qui me tient à coeur. J'ai eu l'occasion de la défendre dans d'autres concours et je suis à l'aise avec elle.

Souvent dans les cross-battles, un titre en français passe plus facilement la rampe qu'un titre en anglais...

Je n'ai pas calculé le fait que c'est le public qui vote et qu'en effet, c'est souvent le français qui est privilégié. Mon choix est un titre en anglais, c'est un risque que j'ai décidé de prendre. Il y a une part de challenge, mais j'ai toujours tendance à penser que si c'est trop facile, ça ne va pas avoir d'impact. Je sais que ce n'est pas la réalité, mais c'est comme ça que je fonctionne. Même si ce n'est pas forcément utile, j'aime pousser mes limites.

Au début, vous aviez choisi Florent Pagny comme coach, maintenant vous êtes dans l'équipe de Vianney, le travail est différent avec l'un et l'autre?

Florent Pagny, nous l'avons vu une fois en vrai. Le premier coaching s'est déroulé en visioconférence, car il avait le Covid, puis nous l'avons vu lors de l'entraînement sur le plateau. Il est très gentil, bienveillant et un peu timide, aussi. Je dirais que Vianney bouge un peu plus. Il m'a prise à part pour mieux me connaître, on échange beaucoup sur les réseaux sociaux et il m'a invitée à l'un de ses concerts à l'Arena de Genève. On voit qu'il aime partager son expérience avec les talents de son équipe et qu'il a vraiment envie d'apporter quelque chose.

Votre stress était palpable lors de vos précédentes prestations et Vianney vous a conseillé de «prendre du plaisir». Comment faire pour y arriver?

Je suis une grande stressée de nature. Et j'ai le syndrome de l'imposteur. J'ai déjà participé à plusieurs concours de chant, mais je n'aime pas trop l'esprit voulant qu'on soit «la meilleure». Pour moi, chacun a son talent, sa voix, sa personnalité. Je suis aussi impressionnée par le nombre de téléspectateurs et par le fait que l'on chante devant de grands artistes. Samedi, j'essaierai simplement de vivre le moment présent, de me dire que j'ai ma place, que je suis capable de le faire et que si ça s'arrête, ce n'est pas la fin du monde.

Si vous deviez résumer en trois mots ce que cette aventure vous a apporté, que diriez-vous?

Elle m'a fait grandir, m'a donné de la confiance et de l'envie.

Comment voyez-vous la suite?

Si l'opportunité se présente, j'aimerais vivre de la musique. Je vais d'abord finir mes études de marketing et management du luxe, avec un bachelor et peut-être même un master. Mais la musique, pour moi, est bien plus qu'un hobby. C'est une manière de transmettre des émotions, des messages. Et c'est ça qui est beau. J'ai déjà différents contacts, notamment avec le groupe suisse Aliose et ça c'est cool: il y a beaucoup de soutien entre artistes suisses, car on sait que c'est difficile de vivre de la musique dans notre pays. Je n'exclus pas de partir à Paris, mais même s'il y a plus d'opportunités, il y a aussi plus de concurrence. Comme ma mère est suédoise, je pourrais aussi tenter de faire de la musique en Suède, on verra bien où le vent me porte....

Et faire un duo avec Vianney?

Ha, ça, ce serait fou! (rires)

Loris, l'autre Suisse de l'étape
FRANCK CASTEL / BUREAU 233 / ITV / TF1

Ce samedi, un autre talent suisse est dans la course. Loris, de Neuchâtel, n'a pas passé le cap des auditions à l'aveugle. Mais c'était sans compter sur la présence de la «coach secrète»! Nolwenn Leroy n'a pas hésité à lui redonner sa chance. Contrairement à sa compatriote, Loris ne chante que depuis quelques mois. Son univers musical est d'abord le rap, mais il a plusieurs cordes vocales à son arc. Remportant sa battle contre Léo, avec «Derrière le brouillard» de Grand Corps Malade et Louane, le jeune chanteur a désormais intégré l'équipe de Marc Lavoine. Sachant qu'Emilie affrontera l'un des poulains de Marc Lavoine, espérons qu'ils ne soient pas opposés et souhaitons à nos deux Suisses d'aller le plus loin possible dans l'aventure «The Voice»!

Dans «The Voice» cuvée 2022, le parcours émotionnel d'Emilie n'a pas été de tout repos. La Vaudoise, qui vient de fêter ses 20 ans, a d'abord choisi une chanson extrêmement difficile pour les auditions à l'aveugle: «Répondez-moi», de Gjon’s Tears. Les fauteuils d'Amel Bent et de Florent Pagny se sont retournés et la jeune fille a choisi ce dernier comme coach.

Après la battle qui l'opposait à Nour, 16 ans, sur la chanson «La Grenade» de Clara Luciani, Emilie n'a pas été retenue par Florent Pagny. Mais Vianney a usé de sont droit au repêchage et a sauvé la Suissesse. Après trois longues semaines d'attente dans «la salle des repêchés», où l'aventure aurait pu s'arrêter à tout moment, Emilie peut enfin continuer son chemin dans l'émission: place ce samedi 30 avril aux cross-battles, sur TF1