Cinéma Journées de Soleure: un tiers des films retenus sont romands

ats

15.1.2023 - 12:37

Les Journées de Soleure débutent mercredi. Après une participation record l'an dernier, le cinéma romand retrouve sa place habituelle avec environ un tiers des films sélectionnés: 62 sur 217.

Un logo du festival du film est projeté sur la façade du Landhaus lors de l'ouverture des 56e Journées du film de Soleure, le mercredi 20 janvier 2021, à Soleure. (archives)
Un logo du festival du film est projeté sur la façade du Landhaus lors de l'ouverture des 56e Journées du film de Soleure, le mercredi 20 janvier 2021, à Soleure. (archives)
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L'an dernier, sur les 157 films retenus pour les Journées de Soleure, près de la moitié des 78 longs métrages étaient romands. Cette année, la proportion est de près d'un tiers pour les longs métrages et les séries, à l'exception de courts-métrages, a indiqué Niccolò Castelli, le nouveau directeur artistique du festival de cinéma, à Keystone-ATS: là, la proportion grimpe à près de 50%.

Les jeunes réalisateurs romands, qui sortent des écoles, la HEAD de Genève ou de l'ECAL à Lausanne, font preuve de beaucoup d'originalité, estime le réalisateur tessinois de 41 ans, dont le film «Atlas» avait ouvert les Journées de Soleure l'an dernier. Selon lui, les cinéastes romands développent les formes que le cinéma suisse aura à l'avenir.

Un nouveau langage

«Ce qui m'a frappé, c'est comment ces jeunes autrices et auteurs veulent essayer quelque chose dans l'écriture du film. Je pense que c'est aussi pour cette raison que les films romands sont retenus dans les festivals et gagnent souvent des prix.»

Plusieurs films romands figurent dans la catégorie Opera Prima (premiers longs métrages): «Periphric Love» tourné en Italie par le réalisateur romand Luc Walpoth. Giorgio est stérile. Malgré tout, Maria tombe enceinte. Un miracle divin? Dépassés par ce bonheur inattendu, les deux protagonistes se consolent par des amourettes passagères.

Il cite ensuite «Foudre», tourné en Valais par Carmen Jaquier. En 1900, après la mort de sa sœur, Elisabeth quitte son couvent. Elledécouvre alors avec ses amis d’enfance que foi peut rimer avec désir. Mais à quel prix?

Dans la catégorie le Prix de Soleure, il mentionne «Big little woman», réalisé par la Genevoise Nadia Farres. Ce film dépeint trois générations de femmes, leur révolte et leur transgression des interdits patriarcaux. La réalisatrice revient à ses racines qui la lient à l’Egypte et à la Suisse.

Nombreuses co-productions

Le directeur artistique rappelle aussi la forte proportion de co-productions parmi les films romands, qui veulent être vus à l'international. Ursula Meier qui vient présenter «La ligne» (Panorama), sélectionné lors de la dernière Berlinale et actuellement dans les salles romandes, en est un exemple.

Après une dispute avec sa mère, Margaret se voit interdire tout contact avec elle pendant trois mois et n’a pas le droit de s’approcher à plus de 100 mètres de sa maison familiale.

«Juste Charity» (Prix du public) de Floriane Devigne figure également parmi les co-productions. Arrivée en France, la jeune Nigériane Charity tombe entre les mains de proxénètes. Avec l’aide de son avocate, elle se bat maintenant pour ses droits et ses enfants.

«Le voyage à Eilat» (Prix du public) de Yona Rozenkier est le résultat d'une co-production suisse et israélienne. Albert et son fils Ben traversent Israël en tracteur du nord au sud. À 35 km/h maximum, ils vont enfin apprendre à se connaître.

Changement du côté alémanique

Concernant les nouveaux films alémaniques, Niccolò Castelli relève que la plupart d'entre eux ne visent plus seulement le public de cette région. Les réalisateurs développent également des co-productions et tournent des films dans d'autres langues.

Il met par exemple en avant «Réduit» de Léon Schwitter (Opera Prima). Lors de vacances à la montagne, un père et un fils en froid apprennent à mieux se connaître. À l'abri du paysage rocheux, Michael pense que lui et son fils sont protégés du monde extérieur, qui s'effondre sous l'effet de la destruction environnementale et des crises économiques.

Du côté de la production tessinoise, Niccolò Castelli signale les courts-métrages proposés cette année. Il relève également que de nombreux films ont été tournés au Tessin, et pas seulement par des réalisateurs du cru.

Une réalisatrice rhéto-romanche

On peut même signaler un film d'une réalisatrice rhéto-romanche Susanna Fanzun, qui propose «I Giacometti» (Prix du public). Le Val Bregaglia est la patrie d’une dynastie d’artistes: les Giacometti.Comment cette vallée sauvage a-t-elle pu produire autant d’âmes créatrices? Le film retrace l’histoire d’une famille exceptionnelle.

La majorité des films ont été réalisés pendant la période du Covid. «La plupart des réalisatrices et des réalisateurs n'ont pas eu envie de parler de la pandémie. Par contre, pour tourner les films malgré les contraintes sanitaires, ils ont dû trouver des solutions, qui se révèlent intéressantes.»

«Par exemple «A forgotten man» (Prix du public) du réalisateur genevois Laurent Nègre, presque tout le film a été tourné dans une seule pièce.»

Printemps 1945: Heinrich Zwygart, ambassadeur suisse en Allemagne,fuit un Berlin détruit par les bombes. Qu’est-ce qui l’attend dans son pays natal qui n’a jamais connu la guerre?

Niccolò Castelli signale encore plusieurs courts-métrages expérimentaux, issus de cette période. Selon lui, de nombreux réalisateurs ont essayé de faire des choses par eux-mêmes en restant chez eux à la maison.