Le directeur de la SSR s'exprime L'Eurovision est «une chance que la Suisse doit saisir»

ch, ats

13.5.2024 - 10:52

La Suisse doit saisir la chance de l'Eurovision 2025 pour rayonner à l'international, estime le directeur général de la SSR Gilles Marchand. Un appel à candidature sera lancé ces prochains jours pour déterminer quelle ville en Suisse pourra accueillir l'événement.

«On s'appuie sur un historique et on va l'adapter à la Suisse et à nos moyens», a déclaré Gilles Marchand. (archives)
«On s'appuie sur un historique et on va l'adapter à la Suisse et à nos moyens», a déclaré Gilles Marchand. (archives)
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«Il va falloir définir en premier le lieu où se déroulera la manifestation», a souligné lundi à La Matinale de la RTS Gilles Marchand. Ce lieu va être absolument déterminant pour toute la logistique et l'organisation et donc aussi pour toute la dimension financière de l'opération.

«Nous ne partons pas de zéro, il s'agit d'une coproduction entre le pays hôte et ceux de l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER)». Beaucoup de savoir-faire est déjà acquis, rappelle M. Marchand: «On s'appuie sur un historique et on va l'adapter à la Suisse et à nos moyens».

Genève a déjà manifesté son intérêt. Le cahier des charges est précis et dicté par l'Eurovision. Il est examiné par les villes qui peuvent être susceptibles d'accueillir l'événement et une évaluation est faite par les organisateurs pour attribuer le mandat.

«Il faut d'abord qu'il y ait une disponibilité longue et grande pour accueillir cet ensemble d'événements», détaille M.Marchand. «On parle de 45 jours pour la halle qui accueille l'évènement». Il faut ensuite des connexions extrêmement efficaces avec le reste du monde, des trains, des gares qui fonctionnent et des aéroports pas trop loin.

Enfin, la capacité hôtelière doit être significative dans l'environnement. Malmö a accueilli 100'000 visiteurs et 1000 journalistes, rappelle le directeur général de la SSR.

Dispositif scénographique

Une logistique très puissante est indispensable, comme des dalles qui supportent des tonnages gigantesques, des systèmes pour fixer les immenses projecteurs ou tenir la scène. «Il y a peut-être quatre ou cinq dispositifs de ce type en Suisse. Genève est une possibilité, Zurich a un dispositif élevé, mais aussi Bâle ou peut-être Saint-Gall. On verra quelles villes veulent se mobiliser».

M. Marchand rappelle qu'il n'y a pas que le show: «C'est aussi tout ce qu'il y a à côté et pour cela il faut un engagement de la collectivité. Les retombées directes économiques durant les 10-15 jours de l'événement et puis les retombées indirectes massives dans le monde entier sont absolument gigantesques. Donc beaucoup souhaitent investir dans un tel événement».

180 millions de spectateurs

Il faut se concentrer sur la réalisation d'un grand spectacle mondial et le faire de manière professionnelle, ajoute M.Marchand. «Je rappelle que 180 millions de gens suivent l'événement en direct, on ne peut pas les décevoir». La dimension politique ne doit pas prendre trop de place dans cette affaire.

Il y a aussi un enjeu national: il faut que la Suisse montre quelle est sa capacité à organiser ce genre d'événement international, c'est très important pour d'autres événements potentiels. Si la Suisse sait se mobiliser et utiliser l'ESC, elle peut le transformer en quelque chose d'extrêmement positif pour sa stature et sa place sur la scène internationale, estime M.Marchand.

Financièrement, il s'agit certes d'un grand défi pour la SSR. «Mais on ne va pas le fiancer tout seul, on travaille avec des moyens de l'UE, avec la région ou la ville hôte et des partenaires».

A ce propos, «il existe des marques suisses incroyablement puissantes qui rayonnent très largement à l'international. Il n'y a pas beaucoup d'événements au monde qui peuvent leur proposer un tel support», souligne M.Marchand. Si on arrive à regrouper tout cela, en y ajoutant des moyens publics de la SSR, on arrivera à boucler le budget. C'est tout à fait jouable pour nous».

«L'Eurovision revient en Suisse, et la Suisse doit saisir cette chance non seulement pour rayonner à l'international mais aussi pour repenser peut-être un peu le concept», conclut M.Marchand.