Festival de Locarno«La confiance du public doit être regagnée», déclare Berset
bu, ats
5.8.2021 - 11:36
Reprise, collaborations internationales, égalité: la branche du cinéma est confrontée à plusieurs défis de taille. Le conseiller fédéral Alain Berset est revenu sur la politique mise en place pour y faire face jeudi à Locarno.
bu, ats
05.08.2021, 11:36
05.08.2021, 11:51
ATS
La reprise ne sera pas une mince affaire pour la branche du cinéma, a relevé Alain Berset. Il s'agit pour les films suisses de faire leur place dans les salles face à une forte concurrence internationale de films dont la sortie a été repoussée.
Campagne «Back to the Cinema»
Pour y parvenir, l'Office fédéral de la culture (OFC) soutient par exemple dix films suisses pour leur diffusion en salles et sur les plateformes de vidéos à la demande (VOD).
«La confiance du public doit être regagnée», a poursuivi le ministre de la culture. L'OFC cofinance dans ce but avec Pro Cinema la campagne «Back to the Cinema». Des études ont révélé les craintes du public de retourner dans les salles, a rappelé pour sa part Isabelle Chassot, directrice de l'Office fédéral de la culture.
La Confédération a, dès le début de la pandémie de coronavirus, mis sur pied des mesures de soutien spécifiques pour le secteur culturel. Quelque 360 millions de francs ont été versés jusqu'à maintenant pour les mesures Covid-Culture par la Confédération et les cantons, ont souligné les deux Fribourgeois. Et le soutien se poursuivra au-delà de 2021.
Dans le domaine du cinéma, l'OFC a ajusté ses mesures d'encouragement. Il a adapté le système de bonifications «Succès cinéma» et introduit, en collaboration avec la SSR, Cinéforom et la Zürcher Filmstiftung, des financements complémentaires pour tenir compte des tournages retardés ou des plans de protection à mettre en place, a expliqué Ivo Kummer, chef de la section cinéma à l'Office fédéral de la culture.
Soutien à la production nationale
Accélérée avec la pandémie, la numérisation a opéré en plus une transformation globale de toute l'industrie du cinéma, qui aura des conséquences fondamentales sur la branche.
Cette évolution souligne l'importance d'élargir aux plateformes de diffusion en ligne l'obligation d'investir dans la production nationale, déjà en vigueur pour les diffuseurs régionaux. Le dossier sera repris au Parlement cet automne et les changements pourraient intervenir dans un an si tout va bien, a relevé Ivo Kummer en concluant avec un «Inch Allah». L'introduction de cette obligation permettrait à la Suisse de disposer d'instruments comparables à ceux des Etats voisins.
Impact de l'échec de l'accord-cadre
Un autre enjeu pour la branche du cinéma sera de pouvoir continuer à développer des collaborations internationales. Une participation de la Suisse au programme MEDIA de l'Union européenne reste un objectif, malgré l'échec de l'accord-cadre avec Bruxelles.
Avec les mesures compensatoires, la Suisse dispose depuis 2014 d'un dispositif de soutien qui fonctionne. Elle poursuivra également sa stratégie internationale fondée sur des accords de coproduction bilatéraux, un accord avec le Canada étant d'ailleurs en voie de signature.
En complément, la Suisse a ratifié en 2019 le nouvel accord européen de coproduction du Conseil de l'Europe, qui simplifie les coproductions avec les plus petits pays. «Nous travaillons aussi avec les pays voisins au niveau bilatéral», a souligné Mme Chassot.
Pour soigner le réseau, le prix du film européen pourrait avoir en Suisse, a-t-elle poursuivi. Mais cette mise à l'écart depuis 2014, renforcée par l'échec de l'accord-cadre, crée des difficultés au milieu du cinéma.