Ten points go to...Le concours Eurovision revient sous contraintes sanitaires
ATS
17.5.2021 - 09:18
Avec ses paillettes et son décompte des points haletant, l'Eurovision est de retour: contraints d'annuler l'extravagante fête de la chanson l'an dernier en raison de la pandémie, les Pays-Bas accueillent cette semaine une édition à l'exubérance contenue.
17.05.2021, 09:18
ATS
Environ 3500 personnes assisteront à la finale du concours samedi à Rotterdam, sans masque mais sous réserve de présentation d'un test négatif. Les candidats seront quant à eux enfermés dans une «bulle spéciale».
Le Suisse Gjon's Tears figure parmi les favoris des bookmakers avec son titre «Tout l'Univers». Le Fribourgeois devra toutefois faire face notamment à la Française Barbara Pravi, souvent comparée à Edith Piaf ("Voilà"), à la Maltaise Destiny ("Je me casse") et aux Italiens de Månesken ("Zitti e Buoni"), lauréats de la dernière édition du prestigieux festival de San Remo.
Edition différente
Alors que la vaccination permet aux pays européens de lever petit à petit leurs mesures sanitaires, les Pays-Bas ont officiellement autorisé la participation du public à l'événement fin avril. «Accueillir l'Eurovision en cette période particulière n'est pas une responsabilité que nous prenons à la légère», a assuré le directeur exécutif du concours Martin Oesterdahl.
L'édition 2020 de l'Eurovision avait été annulée pour la première fois dans l'histoire de la compétition. Une amère déception pour les Pays-Bas, qui avaient gagné le droit d'organiser le concours suite à la victoire du crooner Duncan Laurence en 2019.
Pour les spectateurs habitués à voir défiler sur leurs petits écran une marée de drapeaux et des artistes du monde entier s'enlaçant, l'édition 2021 promet d'être quelque peu différente.
Si la plupart des candidats, issus de 39 pays, seront présents à Rotterdam, d'autres – comme l'Autriche – participeront via des vidéos pré-enregistrées. Les délégations nationales sur place sont également soumises à des règles rigoureuses incluant la stricte séparation avec le public et l'obligation de passer un test toutes les 48 heures.
L'émission a plus de 7 jours et n'est plus disponible.
Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga
ve 21.05. 23:20 - 01:20 ∙ RTS deux ∙ USA/ISL/CDN 2020 ∙ 120 min
L'émission a plus de 7 jours et n'est plus disponible.
«Le nombre de participants a été considérablement réduit. Les délégations sont beaucoup plus petites qu'en temps normal», a expliqué le producteur exécutif du concours Sietse Bakker.
L'Ahoy Arena n'accueillera que 3500 spectateurs, soit 20% de sa capacité habituelle, pour la finale, les deux demi-finales de mardi et jeudi et les six répétitions générales. Gjon's Tears participera à la seconde demi-finale.
L'Eurovision fait partie d'une série d'événements tests menés par les autorités néerlandaises pour étudier comment des rassemblements de ce type peuvent se dérouler de manière sécurisée malgré le Covid-19. Depuis le début de la pandémie, le pays de 17 millions d'habitants a enregistré plus de 1,5 million de cas de Covid-19 et la mort de plus de 17'000 personnes. Six millions de doses de vaccins ont été administrées.
«Paroles sataniques»
En dehors des contraintes sanitaires, le concours reste fidèle à lui-même: un spectacle haut en couleur avec son lot de personnalités extraordinaires et de tensions nationales.
Le Bélarus, secoué par un mouvement de protestation, a été exclu pour avoir présenté deux chansons comportant un message politique, alors que le règlement interdit formellement de parler de politique. L'Arménie, elle, s'est retirée du concours en raison de la crise politique qu'elle traverse depuis sa défaite militaire face à l'Azerbaïdjan à l'automne dernier.
Le titre féministe «Femme russe», proposé par la chanteuse Manija, a été fustigé par des conservateurs en Russie. Chypre a quant à elle dû défendre sa représentante face à l'Eglise orthodoxe, outrée par les «paroles sataniques» de la chanson.
Ce n'est pas la première fois, loin de là, que l'événement se fait l'écho des défis mondiaux. L'édition 2017 s'était en effet déroulée en Ukraine sur fond d'intenses tensions avec la Russie, tandis que l'organisation du concours en Israël il y a deux ans avait suscité de nombreuses contestations venant de militants et artistes pro-Palestine.