Émotion à Cannes «Mariupolis 2»: la vie sous les bombes en Ukraine

ATS

19.5.2022 - 12:16

Émotion à Cannes après la projection jeudi de «Mariupolis 2». Il s'agit du dernier film du Lituanien Mantas Kvedaravicius, tué fin mars en Ukraine, en tentant de quitter la ville-martyre assiégée par les Russes d'où il documentait la guerre.

Tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky (photo) s'est exprimé lors de l'ouverture du Festival de Cannes mardi, les spectateurs ont pu voir jeudi "Mariupolis 2", le dernier film du Lituanien Mantas Kvedaravicius, tué fin mars en Ukraine.
Tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky (photo) s'est exprimé lors de l'ouverture du Festival de Cannes mardi, les spectateurs ont pu voir jeudi "Mariupolis 2", le dernier film du Lituanien Mantas Kvedaravicius, tué fin mars en Ukraine.
ATS

Keystone-SDA

Le film qui a failli ne jamais exister «donne à voir la vie qui continue sous les bombes» et compile les images tournées par le documentariste, selon les termes du Festival.

Un témoignage rare montré alors que des centaines de militaires ukrainiens retranchés dans l'aciérie Azovstal – l'ultime poche de résistance à Marioupol face à l'armée russe – sont en train de se rendre.

Mantas Kvedaravicius avait déjà tourné un premier film à Marioupol, pendant la guerre du Donbass. Il y était retourné, après l'invasion russe en Ukraine de février dernier, «pour retrouver les personnes qu'il avait rencontrées et filmées entre 2014 et 2015».

Sans voix off, ni musique, ce nouveau documentaire, à l'os, alterne entre des longs plans montrant des paysages de désolation et des scènes de la vie quotidienne d'habitants tentant de survivre, comme ces réfugiés dans le sous-sol d'une église.

Bruits de tirs incessants

Le film les montre prenant l'air, cuisinant ou tentant des expéditions dans des quartiers détruits, pour récupérer de la nourriture ou un générateur d'électricité. Les bruits de tirs et de bombardements sont incessants au cours des 1h45 que dure le film.

Si la mort est peu présente à l'écran, dans une scène, un homme dans le sous-sol de l'église évoque le «théâtre», dans lequel s'étaient abrités des femmes et des enfants avant d'être bombardé en mars, et le sort de l'«usine» Azovstal.

Le film a été ajouté à la dernière minute par les organisateurs du Festival. Ils avaient promis une 75e édition où l'Ukraine serait «dans tous les esprits», déjà marquée lors de la cérémonie d'ouverture par l'intervention, depuis Kiev, du président et ancien acteur Volodymyr Zelensky.

Après la mort du documentariste, confirmée début avril, «sa fiancée, Hanna Bilobrova, qui l'accompagnait, a pu rapporter les images tournées là-bas et les assembler avec Dounia Sichov, la monteuse de Mantas», a précisé le Festival.

L'Ukraine sera présente via d'autres réalisateurs de ce pays: «The Natural History of Destruction» de l'habitué Sergei Loznitsa, sur la destruction des villes allemandes par les Alliés pendant la Seconde guerre mondiale (en séance spéciale) et deux premiers films: «Butterfly Visions» de Maksim Nakonechnyi (Un certain regard) et «Pamfir» (Quinzaine des réalisateurs) de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk.