Balasko irrésistible au NIFFF «J'avais eu la mauvaise idée de remplacer le sang par des excréments...»

js, ats

9.7.2023 - 09:41

La comédienne française Josiane Balasko a une passion peu connue pour le fantastique. Présidente du jury du Neuchâtel International Fantastic Film Festival (NIFFF), qui s'est terminé samedi soir, l'artiste a séduit le public lors d'une conférence.

"Quand on écrit une nouvelle, le budget est illimité", a déclaré Josiane Balasko.
"Quand on écrit une nouvelle, le budget est illimité", a déclaré Josiane Balasko.
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Keystone-SDA, js, ats

Naturellement drôle, Josiane Balasko n'a pas été avare de bons mots et s'est révélée très généreuse dans ses réponses aux questions. «J'ai grandi dans un bistrot. On se chambrait sans arrêt. Il est toutefois important d'avoir de l'autodérision. Je suis la première à me moquer de moi-même», a expliqué la comédienne.

Agée de 73 ans, Josiane Balasko ne s'est pas laissé enfermer dans une case au cours de sa carrière. Actrice, réalisatrice, scénariste, dialoguiste, elle est aussi écrivaine. Elle a sorti en 2019 un recueil de nouvelles fantastiques intitulé «Jamaiplu», dans lequel elle s'essaie au genre de l'imaginaire.

«J'écris des images. Je les vis comme des petits films», a-t-elle déclaré. «Quand j'écris une nouvelle où je malmène mon héroïne, je ressens ce que vit mon personnage. Il faut jouer, se mettre dans la peau du personnage qui balance des vannes», a ajouté l'actrice.

Comme autrice, Josiane Balasko trouve notamment l'inspiration dans la téléréalité et dans les jeux vidéo. «Je ne fais que jouer, de la comédie ou des jeux vidéo. A un moment donné, j'avais une addiction pour Lara Croft, mais j'en ai eu marre de mourir de manière épouvantable, bouffée par des crocodiles».

«On lance les dés à chaque fois»

Contrairement au cinéma, on est plus libre dans l'imaginaire avec l'écriture de nouvelles car le «budget est illimité». Certains de ses textes pourraient être transformés en films à l'avenir. «Je n'ai plus envie de réaliser ou du moins de le faire seule. Je pourrais co-réaliser et filer le sale boulot à quelqu'un».

«Quand j'écris une nouvelle, il n'y a pas beaucoup d'enjeux. Si je me plante, il y a peu d'incidences, sauf mon amour-propre», a ajouté la Française. «On ne sait jamais ce qui va se passer quand on crée. Si ça va passer, si ça va émouvoir ou faire rire. On lance les dés à chaque fois».

Avant décrire des nouvelles fantastiques, Josiane Balasko, qui adore la science-fiction, les fantômes et les vampires depuis l'enfance, s'était déjà essayé à ce genre comme réalisatrice, avec le film «Ma vie est un enfer», sorti en 1991. «Cela n'a pas très bien marché. J'avais eu la mauvaise idée de remplacer le sang par des excréments et d'avoir une porte qui pète et qui chie. C'était trop».

Durant sa longue carrière, Josiane Balasko a reçu trois César. Celui du meilleur scénario pour «Gazon maudit» et deux Césars d'honneur en 2000 et 2021. «Dieu merci, j'ai lâché la peinture», a rigolé la Française, qui s'était essayée aux Beaux-Arts.