Le parti de la «bouche cousue» Quentin Dupieux: «Je suis là pour être poli, donc je vais continuer à me taire»

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17.5.2024

Est-ce la meilleure manière de lancer un film que de snober la presse ou, pire, d’avoir un comportement antipathique à l’égard des journalistes ?

« Je suis là pour être poli. Moins je parle, plus les gens ont envie d'aller voir le film. Donc je vais continuer à me taire », a d’emblée annoncé aux journalistes le réalisateur Quentin Dupieux.
« Je suis là pour être poli. Moins je parle, plus les gens ont envie d'aller voir le film. Donc je vais continuer à me taire », a d’emblée annoncé aux journalistes le réalisateur Quentin Dupieux.
Hollywood Press/startraksphoto.com

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C'est pourtant celle apparemment choisie par Quentin Dupieux et les deux acteurs principaux de son nouveau film Deuxième Acte, Vincent Lindon et Louis Garrel.

«Je suis là pour être poli.»

S'ils n’ont pas adopté la stratégie de la chaise vide lors de la conférence de presse donnée au Festival de Cannes, mercredi 15 mai, ils ont pris le parti de la « bouche cousue ».

« Je suis là pour être poli. Moins je parle, plus les gens ont envie d'aller voir le film. Donc je vais continuer à me taire », a d’emblée annoncé aux journalistes le réalisateur, imité par ses acteurs, qui ont répondu de façon évasive et très succincte aux questions de la presse.

«C’est un sacerdoce de répondre à ces questions»

Louis Garrel a néanmoins apporté une réponse qui donnerait une explication sous-jacente à ce mutisme. « Vous posez des questions sur notre monde alors que Quentin Dupieux évolue dans un autre monde », a-t-il envoyé aux journalistes, ce qui est une façon polie de pointer leur incapacité à comprendre l’œuvre du maître.

Et quand il s’énerve en proférant « C'est la même question depuis une demi-heure... », Vincent Lindon dit tout le bien qu’il pense des membres de la profession qui se tiennent devant eux.

Louis Garrel ne fait pas non plus dans la dentelle en lâchant : « C’est un sacerdoce de répondre à ces questions ». « Elle n'écoute pas la réponse. C'est toujours pareil : on répond à leurs questions et ils ne nous écoutent pas », a, pour sa part appuyé le metteur en scène.

Trois minutes d'ovation !

On se souvient des propos ironiques de Jean-Luc Godard à Cannes en 1987 sur les « professionnels de la profession » et ceux, moins feutrés de Maurice Pialat, la même année, avec sa célèbre phrase « Sachez que si vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas non plus ! »

Mais cette mauvaise humeur affichée par l’équipe de Deuxième Acte restera-t-elle dans les annales ? On a le mépris qu’on peut... mais ne pas parler fait quand même parler ! Et Le Deuxième Acte a été salué par trois minutes d'ovation à Cannes, mardi soir !