Dupond-Moretti se fâche Une fonctionnaire tient des propos racistes dans «Envoyé spécial»

© Agence France-Presse

22.6.2024

Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a demandé samedi un rapport en vue d'obtenir la «suspension» d'une fonctionnaire du tribunal de Montargis, dont les propos racistes diffusés à la télévision dans une séquence d'«Envoyé spécial» sont «absolument inadmissibles».

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Dans ce reportage diffusé jeudi soir sur France 2 à propos de la campagne des législatives à Montargis, dans le Loiret, un couple blanc de sympathisants Rassemblement national (RN) invectivent leur voisine, une aide-soignante noire, qui assure être victime régulièrement d'agressions verbales et de cris de singe.

«J'ai demandé aux chefs de la cour d'appel d'Orléans un rapport immédiat en vue de la suspension à titre conservatoire de la fonctionnaire du tribunal de Montargis pour ses propos absolument inadmissibles tenus dans cette vidéo. La haine n'aura jamais sa place dans nos tribunaux», a écrit samedi le ministre de la Justice sur le réseau social X.

La veille, le parquet de Montargis avait annoncé s'être saisi de ces mêmes faits: les «paroles et comportements constatés pouvant revêtir les qualifications pénales d'injures publiques et non publiques à caractère raciale, provocation publique à la discrimination et violence sans incapacité à caractère raciale», avait qualifié le procureur de la République de Montargis, Jean-Cédric Gaux, dans un communiqué.

Dans l'extrait de l'émission, Divine Kinkela, qui dit vivre en France depuis 30 ans, subit des injures de la part du couple habitant la maison voisine.

L'homme, interrogé alors qu'il vient de suivre le président du RN Jordan Bardella lors d'un déplacement dans une ferme, accuse «les Mustapha, les tout ce que vous voulez» de «ne pas respecter les coutumes de la France».

Puis sa compagne, dont le visage est flouté, prend à partie l'aide-soignante qui sort de chez elle.

«Te voilà encore toi ? On t'a invitée ? Non ! Tu dégages ! J'ai quitté les HLM à cause de gens comme toi», lance-t-elle. «On fait ce qu'on veut, on est chez nous. Va à la niche !»

sha/mat

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