Série TV - Attention coup de cœur ! «Vous n’êtes pas juif, vous avez le droit de vivre»

Elvire Küenzi

10.11.2023

La mini-série « Toute la lumière que nous ne pouvons voir » s’est installée sur la première marche du podium du classement des meilleures séries sur Netflix. Et, on pense que c’est bien parti pour durer au vu de la qualité de cette production. Attention coup de cœur !

A l'écriture de « Toute la lumière que nous ne pouvons voir », nous retrouvons le scénariste Steven Knight. L'homme avait été récompensé par le Prix Edgar-Allan-Poe 2004 pour « Dirty Pretty Things ».
A l'écriture de « Toute la lumière que nous ne pouvons voir », nous retrouvons le scénariste Steven Knight. L'homme avait été récompensé par le Prix Edgar-Allan-Poe 2004 pour « Dirty Pretty Things ».
Doane Gregory/Netflix © 2023:

Elvire Küenzi

Nous sommes en plein cœur de la Seconde Guerre Mondiale. Les Allemands bombardent plusieurs villes d’Europe poursuivant leur folle conquête. Mais la résistance fait rage.

Marie-Laure Leblanc est une jeune Française réfugiée à Saint-Malo, chez son oncle. Elle passe son temps à transmettre des messages codés pour dénoncer les positions allemandes grâce à des romans dont elle lit des passages à l’antenne.

Werner Pfennig, lui, a été engagé dans l’armée allemande pour mettre au service du Reich ses aptitudes en transmissions radio et dénoncer les conversations ennemies.

Une histoire bouleversante d’humanité

Adaptée du roman éponyme de l’écrivain américain Anthony Doerr, cette série est l’un de mes coups de cœur de l’année. Les quatre épisodes se dévorent d’une traite, l’histoire entremêlées des deux protagonistes sur ce fond historique est bouleversante d’humanité et les acteurs nous émeuvent par la justesse de leur jeu.

En même temps, quand Netflix décide de mettre Shawn Levy aux commandes, on s’attend à du lourd. Pour rappel, le réalisateur a été aux manettes de « Stranger Things » et de la trilogie fantastique « La Nuit au Musée ». J’ai complètement craqué pour cette série qui regorgent de bons sentiments. Si vous aimez les programmes plus sombres, passez votre chemin sinon vous risquez fort de lever les yeux au ciel et de râler que « tout est trop beau, trop mièvre et que les ficelles sont bien trop grosses pour avoir un semblant de crédibilité ».

Aucune fausse note concernant le casting

On y retrouve un Hugh Laurie bien loin de son rôle de Dr House, prêt à tout pour résister à l’oppression allemande et à soutenir sa nièce Marie-Laure. On tombe de nouveau amoureux de Louis Hofman (Werner Pfening) qui nous avait bluffés dans « Dark » et qui interprète un soldat nazi qui se bat contre son propre camp.

On adore détester Lars Eidinger (vu dans le film suisse « Petite sœur ») en officier allemand et on adore adorer Marc Ruffalo en père aimant. Aria Mia Loberti (Marie-Laure) sort du lot et assure ici le premier rôle important de sa carrière. Le réalisateur, souhaitant rester au plus près du récit d’origine, a décidé de travailler avec deux actrices atteintes de cécité pour interpréter Marie-Laure (petite et adulte).

C’est beau, prenant, intense, touchant. Un vrai régal !

Deux regrets à vous confier cependant. Le premier ? Tous les acteurs parlent en anglais, Allemands comme Français. C’est bien dommage car cela retire d’un coup une part de réalisme que l’on aurait voulu conserver. Le second ? Le côté manichéen de l’ensemble, les Allemands méchants (sauf Werner) et les Français gentils. « Vous n’êtes pas juif, vous avez le droit de vivre », dira même un médecin à Werner lorsqu’il intègre une école pour l’élite aryenne. On aurait apprécié plus de nuances.

Pour autant, je vous conseille chaudement de plonger dans « Toute la lumière que nous ne pouvons voir », vous en ressortirez, je l’espère, avec une belle dose d’amour au fond du cœur.

Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).