Lifestyle Les bienfaits de l'aspirine quotidienne neutralisés par le risque d'hémorragie

Relaxnews

22.1.2019 - 21:17

D'une part, l'aspirine réduit le risque de crise cardiaque et d'AVC chez les gens sans antécédent; d'autre part, elle augmente le risque d'hémorragie grave, notamment dans le cerveau les intestins, dans des proportions modestes et équivalentes.
D'une part, l'aspirine réduit le risque de crise cardiaque et d'AVC chez les gens sans antécédent; d'autre part, elle augmente le risque d'hémorragie grave, notamment dans le cerveau les intestins, dans des proportions modestes et équivalentes.
Source: Relaxnews

Aux Etats-Unis, les médecins prescrivent souvent aux quinqua- et sexagénaires une faible dose quotidienne d'aspirine pour prévenir crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux (AVC), même quand ils n'ont jamais été malades.

En Europe, les cardiologues ne le font qu'après un premier problème cardiaque.

L'aspirine fluidifie le sang et empêche la formation de caillots dans les artères. Mais un sang trop fluidifié peut conduire à des hémorragies. D'où le dilemme: pour quels types de patients le bénéfice d'une réduction des risques cardiovasculaires l'emporte-t-il sur le risque d'hémorragie?

Pour les gens ayant déjà eu un AVC ou un infarctus, la balance penche nettement du côté de la prise d'aspirine, selon nombre d'études. Ces gens-là ont un risque évident de second accident, et l'aspirine les aide à le prévenir.

Une nouvelle analyse, publiée mardi dans la revue de l'Association médicale américaine (Jama), donne une vision plus large, pour les patients qui n'ont pas encore eu de problèmes cardiovasculaires.

Mais elle ne tranche pas vraiment la controverse: d'une part, l'aspirine réduit le risque de crise cardiaque et d'AVC chez les gens sans antécédent; d'autre part, elle augmente le risque d'hémorragie grave, notamment dans le cerveau les intestins, dans des proportions modestes et équivalentes.

L'aspirine n'a pas d'impact sur la mortalité, ni dans un sens, ni dans l'autre.

"Pour les gens en bonne santé, les faibles bénéfices de l'aspirine pour empêcher AVC et crise cardiaque sont contrebalancés par une augmentation du risque d'hémorragie", analyse Jane Armitage, professeur d'épidémiologie à l'Université d'Oxford.

Conclusion: les médecins doivent recommander l'aspirine au cas par cas, en fonction des autres risques du patient, écrit le cardiologue Michael Gaziano dans un commentaire. Par exemple, arrêter de fumer ou baisser son taux de cholestérol sont d'autres méthodes à essayer pour réduire le risque cardiovasculaire.

Cette nouvelle étude est une méta-analyse, c'est-à-dire que les deux auteurs, du King's College de Londres, ont repris les 13 meilleurs essais cliniques sur le sujet réalisés de 1988 à 2018 et tiré des conclusions fondées sur l'ensemble de ces essais.

Cette méthode permet de gommer les incertitudes liées à chaque étude, afin d'identifier plus solidement un effet général, sur la base de 164.000 personnes ayant participé aux essais.

La surprise est que les chercheurs n'ont pas trouvé de lien entre aspirine et réduction du nombre de cancers.

De plus en plus d'études ont pourtant montré que l'aspirine réduisait le risque de certains cancers, le plus spectaculaire étant le cancer colorectal.

A tel point que la U.S. Preventive Services Task Force, un organisme qui émet des recommandations de santé publique, préconise depuis 2016 aux 50-69 ans la prise quotidienne d'aspirine pour, entre autres, réduire l'incidence de ce cancer.

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