Grève du climat Succès pour la Grève du climat à Lausanne

ATS

17.1.2020 - 16:27

Environ 10'000 manifestants ont défilé pacifiquement vendredi dans les rues de Lausanne pour le premier anniversaire du mouvement de la Grève du climat. Des jeunes de toute la Suisse ont marché au côté de l'activiste suédoise Greta Thunberg sur près de 3 km.

C'est la deuxième fois que l'égérie de la lutte contre le réchauffement climatique, tout juste 17 ans, se déplace dans la capitale vaudoise. Elle était venue en août dernier pour participer durant une semaine au sommet Smile For Future à l'Université.

Vendredi, c'est elle qui a quelque peu retardé le départ du cortège, prévu à 10h30 sur la place de la gare. Le temps qu'elle remonte la marée humaine aux avant-postes du cortège, le défilé n'a pu se mettre en branle que vers 10h50, direction la place de la Riponne via l'avenue Ruchonnet, la place St-François et le pont Bessières.

«Joyeux anniversaire climat»

Peu avant le départ, les manifestants avaient entonné un «joyeux anniversaire climat» pour symboliser cette première année de lutte contre le réchauffement climatique. Toutes les générations étaient représentées dans la foule, même si les jeunes étaient largement majoritaires. En queue de cortège, on pouvait voir de nombreuses familles et des seniors, dont le prix Nobel de chimie Jacques Dubochet.

Tout au long des 2,6 km du parcours, la foule a enchaîné des chants sous forme de slogan: «On est plus chaud que le climat», «Et un, deux et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité», «Oui, oui, oui à l'écologie, non, non, non à la pollution» ou encore «Pas de nature, pas de futur».

Sur leurs pancartes et banderoles on pouvait notamment lire «Pas de plan B», «Pas deux planètes comme elle», «Pas de joie sur une planète morte», «Stop capitalisme» ou «I Have a Green Dream» (J'ai un rêve vert). A noter aussi les concerts de huées répétés au passage devant l'UBS à la place St-François.

Bref discours de Greta Thunberg

Greta Thunberg et la militante environnementale et féministe kenyane Njoki Njoroge Njehû figuraient à l'avant du cortège, mais pas tout devant. Selon la police lausannoise, 10'000 personnes ont participé à cette marche qui a duré 1h30 avant d'envahir la place de la Riponne, devant le Palais Rumine.

Sur les marches d'escaliers du bâtiment, plusieurs discours se sont succédé sous la houlette du collectif suisse de la Grève du climat. Le plus attendu, celui de Greta Thunberg, juste avant que la pluie ne tombe, a été très court. Elle s'est dit «honorée» d'être à Lausanne et «reconnaissante» de toute cette mobilisation pour le premier anniversaire du mouvement en Suisse. Elle a une fois de plus dénoncé l'inaction des gouvernements et des politiques.

«Il n'y a aucun signe d'action. Ça doit changer», a-t-elle clamé, rappelant au passage qu'elle en était à son 74e vendredi de grève du climat. «Et ce n'est que le début (...) Ils n'ont encore rien vu». Elle a promis de porter ce message la semaine prochaine lors de son déplacement au Forum économique de Davos (WEF).

Minute de silence

Mais le temps fort et le moment le plus poignant de cette journée de mobilisation restera peut-être la minute de silence sollicitée par une grand-maman de 73 ans. Invitée par les organisateurs, elle a voulu rendre hommage aux victimes humaines et animalières des incendies en Australie. Noire de monde, la place de la Riponne s'est tue d'un seul coup pendant une minute.

La manifestation s'est terminée vers 13h00. Les organisateurs en ont profité pour rappeler le prochain grand rendez-vous pour les jeunes: la grève générale pour le climat – «Strike for the Future» – le 15 mai prochain.

Cinq interpellations

Selon un porte-parole de la police lausannoise interrogé par Keystone-ATS, tout s'est déroulé dans le calme, sans problème et sans déprédation. Elle a toutefois dû intervenir en début de rassemblement pour demander à des «manifestants habillés de noir et cagoulés» de ne pas perturber la manifestation. Cinq personnes ont été interpellées. Lors de l'intervention, la police a découvert un sac avec «des bombes de peinture et du matériel pour commettre des dommages à la propriété».

Au niveau suisse, il s'agissait de la dixième mobilisation en faveur de l'environnement depuis une année, la septième à se dérouler un vendredi sous la forme d'une «grève» du climat depuis celle du 18 janvier 2019. Au plus fort de la mobilisation, le 2 février et le 15 mars, quelque 10'000 personnes avaient déjà défilé à Lausanne. Sur l'ensemble du pays, les manifestations avaient réuni jusqu'à 50'000 (selon la police) et 66'000 (selon les organisateurs) personnes.

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