Environnement A slip pourri, sol sain

ATS

28.8.2019 - 17:54

Expérience insolite mercredi à la station de recherche Agroscope à Zurich-Reckenholz, des chercheurs ont déterré des sous-vêtements qui avaient été enfouis en juin. Objectif: déterminer la qualité du sol.

Dans le cadre de la «Journée de la vie souterraine», des familles avaient été invitées à enterrer des sous-vêtements dans le sol pour expérimenter la part invisible de la vie sous terre.

L'idée est de faire connaître la biodiversité des sols et de ses bienfaits, indique le Centre de compétences de la Confédération pour la recherche agricole (Agroscope). Les sous-vêtements sont restés enterrés deux mois: plus le tissu est pourri, plus cela montre que le sol est sain.

Et en effet, dans la plupart des cas, ne subsiste guère que l'élastique. Si le sol humide regorge de vers de terre, de cloportes, de bactéries, de champignons, d'acariens et d'autres micro-organismes, il est fort probable que le sous-vêtement soit dévoré après deux mois sous terre.

Simulation de sécheresse

Un phénomène moins observable si le sol est très sec, par exemple en cas de sécheresse. Les organismes du sol sont alors moins actifs et certains meurent. L'EPFZ s'est livrée à une simulation de période sèche de cinq semaines et a pu vérifier le phénomène: les processus de dégradation sont réduits d'un tiers.

Sur les autres parcelles, «il y a eu suffisamment de pluie pour maintenir le sol bien humide et actif», a déclaré à Keystone-ATS Marcel van der Heijden, d'Agroscope.

Le chercheur précise qu'il est préférable de ne pas enterrer des sous-vêtements synthétiques, qui ne seront guère dégradés et ne feront qu'ajouter du plastique dans le sol. Les environnements argileux ne sont pas non plus très propices.

Ces travaux sont importants dans la perspective du changement climatique, qui annonce de plus longues périodes de sécheresse que par le passé. L'action s'inscrit dans le cadre de la campagne internationale #SoilYourUndies, à laquelle diverses célébrités ont participé.

Agroscope étudie également dans ce contexte comment la biodiversité du sol se répercute sur la croissance végétale. Les premiers résultats montrent qu’un manque de bactéries, de champignons et de vers dans le sol peut entraîner l’arrêt de la croissance de certaines cultures comme le poireau.

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