Transport Air France-KLM affirme avoir «tourné la page» du Covid-19

afp

17.2.2023 - 08:16

Air France-KLM a dégagé en 2022 un bénéfice net amélioré par rapport à 2019 (archives).
Air France-KLM a dégagé en 2022 un bénéfice net amélioré par rapport à 2019 (archives).
ATS

Air France-KLM a «tourné la page» du Covid-19: largement revenu dans le vert en 2022 après deux années de pertes abyssales, le groupe aérien prévoit d'être libéré dès avril des contraintes liées aux aides consenties par les Etats pendant la crise sanitaire.

Keystone-SDA, afp

L'entreprise franco-néerlandaise a dégagé 728 millions d'euros (autant en francs) de bénéfice net l'année dernière, plus du double des 290 millions d'euros de 2019, avant que la pandémie ne plonge le transport aérien dans la pire crise de son histoire.

En 2020, le groupe avait perdu 7,1 milliards d'euros, et encore 3,3 milliards en 2021.

Outre ce retour aux bénéfices, Air France-KLM a atteint un niveau de chiffre d'affaires proche de celui de 2019, à 26,4 milliards d'euros, contre 27,2 trois ans plus tôt, a-t-il souligné vendredi dans un communiqué.

Et ce, alors que le groupe n'a transporté que 83 millions de personnes l'année dernière, soit 21 millions de moins qu'en 2019. Il n'avait du reste déployé en 2022 que 85% de ses capacités de sièges d'avant-crise.

«Nous terminons l'année sur un résultat net positif, après avoir tourné la page du Covid, et envisageons l'avenir avec confiance dans notre capacité à affronter les futurs défis», a affirmé le directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, cité dans le texte.

Sauvé de la faillite par les interventions des Etats français et néerlandais, et après deux recapitalisations, son groupe est sorti intrinsèquement plus rentable de la crise.

L'équipe dirigeante a mené un plan de réduction des coûts, se débarrassant de ses avions les moins profitables et réduisant ses effectifs via des plans de départs volontaires. Fin décembre dernier, l'ensemble employait 75'500 équivalents temps plein, contre 85'600 fin 2019.

Dernière tranche

Après cette année 2022 qui aura permis de quasiment effacer les effets de la crise sur l'activité et la rentabilité – la marge opérationnelle de 4,5% a été supérieure aux 4,2% de 2019 -, Air France-KLM espère pouvoir en faire de même pour sa structure financière.

Le groupe a encore réduit sa dette nette, qui est passée de 8,2 à 6,3 milliards d'euros entre fin 2021 et fin 2022. Le ratio entre dette et marge brute d'exploitation (Ebitda) est retombé à 1,8, déjà sous l'objectif évoqué depuis 2021 d'une fourchette de 2 à 2,5 pour 2023, ce qui pourrait permettre à la société d'accéder plus facilement aux marchés pour se refinancer.

En outre, l'entreprise a l'intention d'être libérée d'ici à avril de toutes les obligations liées aux aides apportées en 2020 et 2021 par les Etats d'origine de ses deux principales compagnies, pour lui permettre de survivre à la pandémie.

Cela passera notamment par le remboursement de la dernière tranche de 2,5 milliards d'euros des prêts garantis par l'Etat français, mais aussi la conversion en mars et avril de 600 millions d'euros de titres assimilés à des fonds propres. La structure du capital ne sera pas modifiée, l'Etat détenant toujours 28,6% des parts.

Le groupe n'aura ainsi plus à respecter les contraintes que la Commission européenne avait liées à ces aides: interdiction de verser des dividendes, modération des rémunérations des dirigeants et limitation des acquisitions, par exemple d'autres compagnies, alors que certaines concurrentes sont sorties bien plus affaiblies de la crise sanitaire.

Malgré les prix élevés des hydrocarbures, qui lui ont fait acquitter une facture de 7,2 milliards d'euros de kérosène en 2022 contre 2,7 milliards en 2021, et renchéri les prix des billets, Air France-KLM a laissé entrevoir un retour au trafic passagers d'avant-crise, avec une fourchette de sièges disponibles située entre 95 et 100% de 2019 cette année.

Ce ratio devrait même atteindre 135% dans la «low-cost» Transavia, fer de lance du développement du groupe, dont la flotte doit passer à 71 avions d'ici à l'été, un quasi doublement en quatre ans.