AllemagneMise en service d'un troisième terminal de gaz liquéfié
afp
20.1.2023 - 14:14
L'Allemagne a inauguré vendredi un nouveau terminal d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) à Brunsbüttel, au bord de la mer du Nord, son troisième en à peine un mois, afin de compenser l'arrêt des livraisons de gaz russe.
Keystone-SDA, afp
20.01.2023, 14:14
20.01.2023, 14:28
ATS
Le bateau FSRU (unité flottante de stockage et de regazéification) «Hoegh Gannet» s'est amarré vendredi matin à la nouvelle plateforme construite en quelques mois, a indiqué l'entreprise RWE, qui gère le projet.
C'est le troisième terminal de GNL ouvert en Allemagne après l'inauguration de celui de Wilhemshaven, également en mer du Nord et de Lubmin, au bord de la Baltique.
Il s'agit «d'une nouvelle importante pour assurer la sécurité de l'approvisionnement en Allemagne», s'est félicité le ministre de l'Economie, Robert Habeck, lors d'une conférence de presse d'inauguration.
Avec une capacité de 7,5 milliards de mètres cube, cette nouvelle installation permettra de livrer «8% de la consommation de gaz de l'Allemagne, selon le ministère.
Les terminaux méthaniers servent à réceptionner et à transformer le gaz livré par navire sous forme liquide pour le retransformer en gaz.
A la différence d'autres pays européens, l'Allemagne n'en disposait d'aucun, préférant la ressource peu chère arrivant des pipelines russes, dont elle dépendait à 55% de ses importations.
Tout a changé avec la guerre en Ukraine et la fin des livraisons du russe Gazprom. Les importations de gaz liquéfié vers l'Allemagne, via les ports belges, néerlandais et français, ont bondi.
Pour éviter un coût du transport prohibitif, le pays a donc décidé de lancer sur son propre sol plusieurs chantiers de terminaux.
Quatre autres projets doivent suivre dans le pays, après des chantiers menés au pas de charge grâce aux milliards d'euros débloqués par Berlin.
Mais de plus en plus de critiques se font entendre en Allemagne, face à la multiplication de ces installations.
Les ONG environnementales pointent du doigt un risque de «surcapacité» qui pourrait freiner les ambitions climatiques du pays.
D'autant que l'Allemagne s'en est beaucoup mieux sortie que prévu cet hiver, malgré l'arrêt des livraisons par Moscou, grâce aux économies réalisées par l'industrie et les ménages.
«Il est normal de se préparer (...) mais il reste à prouver que tous les terminaux en discussions pourront être en pleine capacité», a déclaré vendredi le très écouté Klaus Müller, président de l'agence fédérale chargée des réseaux d'énergie.